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Le billet vert. Des "arbres à algues" dépolluants

Plusieurs colonnes remplies d'algues fonctionnent en Île-de-France, elles sont capables de capter les polluants de l'air.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un puit de carbone de Suez. (BARTOLOME SIMON/LE PARISIEN/MAXPPP)

Ce sont des colonnes remplies d’eau et d’algues, chargées de capter les polluants de l’air. Il y en a déjà quatre, installées en Île-de-France par le groupe Suez. Il doit présenter les résultats de ces expérimentations et elles sont encourageantes.

Pour certains c’est un "arbre à algues", pour d’autres une "colonne Morris dépolluante", Suez les appelle ses puits de carbone. Un concept mis au point avec la société Fermentalg. En fait, il s’agit d’un cylindre métallique de deux mètres de haut et qui contient 400 litres d'eau où flottent des micro-algues. Éclairées par des ampoules leds, elles captent le CO2 de l’air par le phénomène classique de la photosynthèse et elles rejettent de l’oxygène. Elles captent aussi des polluants comme les particules. Certains puits ont été installés sur des axes routiers importants comme au carrefour d’Alésia dans Paris, ou près de la gare de Poissy (Yvelines). La ville est traversée chaque jour par 25 000 véhicules.

Des tests encourageants

A Poissy, les premiers tests montrent que cela équivaut à ce que pourraient capter une quarantaine d'arbres. Suez annoncera d'autres résultats encore plus encourageants sur les quatre sites pilotes qui existent en Île-de-France. Cela marche bien pour les particules près des axes routiers et plutôt bien pour le CO2 sur les sites industriels. Suez en a installé un à Créteil près de son incinérateur de déchets.

Sur le site industriel de Fos-sur-mer dans les Bouches-du-Rhône il y a deux ans, il s’agissait de bassins fermés avec aussi des micro-algues pour capter les fumées nocives des usines pétrochimiques. Les puits de carbone, eux, sont reliés au réseau d’assainissement. Les algues y sont donc récupérées pour être transformées en gaz dans un digesteur. Il est ensuite renvoyé lui aussi sur un réseau de gaz de ville. Le gaz émet du CO2 que la colonne va capter. Une façon pour l'opérateur de parler d'économie circulaire puisque l'ensemble du process forme une sorte de boucle.

Mais les arbres nous apportent bien plus

Cette solution très technique ne permet pas de remplacer tous les services que nous rendent les arbres, qui abritent des espèces animales aussi. Ils nous font de l’ombre, de la fraîcheur. En période de canicule, on voit bien combien ils étaient indispensables. En plus, la verdure est nécessaire pour le bien-être mental des citadins.

Tous les cylindres métalliques que vous installerez, même si vous les repeignez en vert, ne vous rendront pas ce genre de service. En plus, ces puits de carbone ont un coût énergétique, pour faire fonctionner les leds notamment, et un coût financier : celui de Poissy coûte 20 000 euros par an à la commune. Pour certains, c'est une arnaque. Mieux vaut réduire la place des voitures en ville pour réduire la pollution de l'air. Pour d’autres, c'est un bol d’air pour des carrefours saturés de polluants. C’est une option technique qui devrait se développer. La ville de Toulouse va d’ailleurs en installer un à partir au mois de décembre.

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