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Le billet vert. Cruelle crue printanière

Cette semaine a été marquée par des crues saisonnières, donc des débordements des fleuves et des rivières dans toute la France.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Navigation sur la Seine à Vernon.  (FRANCIS CORMON / VNF)

Les fleuves et les rivières sont en crue en France, comme chaque année en cette saison. 

Un réseau d’envergure

Lorsque comme moi, on habite sur une péniche, c’est un peu sportif lorsque les quais sont inondés. Si la décrue est en cours, il faut rester vigilant, car la saison n’est pas terminée. Les voies navigables de France qui gèrent 6.700 kilomètres avec ses 1.800 écluses et 500 barrages doivent non seulement assurer un minimum d’eau pour maintenir la navigation, mais aussi gérer les crues.

Nous avons à peu près une cinquantaine de lacs de retenue d’eau dans le pays, ce qui permet donc de limiter la crue, de faire tampon. Nous contribuons à la gestion des crues en évitant qu’elles ne se propagent trop vite. 

Thierry Guimbaud, directeur général de VNF

Pourtant les débordements sont encore fréquents, l’urbanisation et l’artificialisation des terres freinent les écoulements naturels. Se créent alors des torrents et des débordements violents et rapides. Si la fameuse crue de 1910 qui avait paralysé Paris, avec les métros inondés et les députés qui se rendaient en barque à l’Assemblée nationale devait avoir lieu aujourd’hui, il faudrait évacuer 800 000 personnes rien qu’en Île de France.

Un dispositif qui peine à faire ses preuves   

Le transport fluvial, bien qu’il soit l’un des moins polluants, est un peu à la traîne par rapport à nos voisins du Nord, faute, entre autres, de voies à grands gabarits pour faire passer les plus gros bateaux, et pourtant, "le transport fluvial est le transport terrestre le plus écologique", explique Thierry Guimbaud.

Les bateaux peuvent aller jusqu’à 4.500 tonnes de marchandises, c’est-à-dire 250 camions, et donc à la tonne transportée, la pollution en CO2 est 4 à 5 fois inférieure sur la voie d’eau, qu’elle ne l’est sur les autres modes.

Thierry Guimbaud

Bien que l’image qu’on a de la batellerie tient plus de la tradition que de la modernité, les jeunes bateliers, tout en gardant cette tradition, veulent contribuer au développement durable. Ils sont encouragés par les VNF, qui regardent de près les nouvelles motorisations électriques à batterie ou hydrogène. Cela fait partie de la volonté de cette institution.  

Une ombre au tableau toutefois, le tourisme fluvial qui transporte à Paris près de huit millions de visiteurs, qui apporte richesse et emplois, sont très perturbés par la pandémie actuelle, comme malheureusement tous les secteurs, dont le tourisme et les transports.  

Écoutez l'entretien intégral avec le directeur général de Voies navigables de France.

LE BILLET VERT - Entretien avec Thierry Guimbaud, directeur général des VNF
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