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Le billet vert. Comment partager la forêt entre chasseurs et promeneurs ?

La chasse a déjà fait huit morts depuis l'ouverrture de la saison. Le gouvernement a demandé au président de la Fédération nationale des chasseurs de leur rappeler les règles de sécurité. Sur le terrain, chasseurs et promeneurs cherchent des solutions.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des chasseurs dans des bois du Périgord en septembre 2019. Photo d'illustration. (EMMANUEL CLAVERIE / FRANCE-BLEU PÉRIGORD / RADIO FRANCE)

À l’automne, il y a du monde pour profiter des forêts aux couleurs vives, mais pas question d’aller se balader dans les bois sans se demander s’il y a une chasse en cours. Surtout avec de telles statistiques : il y a eu huit morts depuis l'ouverture de la saison de la chasse, en septembre, plus que sur toute la saison de l’an dernier.

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage rappelle que la plupart des accidents se produisent entre chasseurs. Mais là, il y a aussi des victimes du côté des promeneurs, comme en Charente où un cueilleur de champignon a été tué. Le chasseur a dérogé à une des règles fondamentale qui est de toujours voir sa cible avant de tirer. La secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon a donc demandé au président de la Fédération nationale des chasseurs de rappeler les règles de sécurité de ce loisir. Pour elle, il faut envoyer un signal politique et ne pas attendre que le bilan s'alourdisse encore. 

Les règles de sécurité et une application

Parmi les règles rappelées dans la loi de juillet 2018, il y a le port d'un gilet orange pour les chasseurs, le suivi des formations régulières mais aussi la possibilité pour les fédérations de retirer leurs permis aux chasseurs responsables d'un incident, sans attendre qu'il y ait des victimes. Dans l'Isère, les chasseurs viennent aussi de créer une application. La mort d’un jeune randonneur en 2015 avait ébranlé ce département. Depuis, la Fédération nationale des chasseurs, avec la Fédération francaise de la randonnée pédestre et une association environnementale, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature, se sont réunies pour co-construire cette application, appelée Jour de chasse Isère. Elle indique les règles de sécurité pour le chasseur et le promeneur.  Elle permet de voir par géolocalisation s’il y a une battue autour de soi et de savoir si l’on peut emprunter sans risque un sentier de randonnée ou s’il vaut mieux faire demi-tour. 

Des réserves sans chasse

Mais il est impossible de mettre d'accord chasseur et défenseurs des animaux sur une telle solution. C'est pourquoi l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) vient d'annoncer l'acquisition d'un terrain de 490 hectares dans le Parc naturel régional du Vercors. Cette réserve, labelisée "Vercors vie sauvage", a pu être financée grâce à une cagnotte participative. Un terrain sans chasse, où elle fera tomber les clôtures d'ici quelques mois pour laisser les animaux libres de leur circulation. L'Aspas y installera des sentiers de randonnées praticables toute l'année. Faute d'obtenir le dimanche sans chasse au niveau national, comme elle le réclame, l'association a décidé donc d'acquerir des terrains, un peu partout en France pour préserver la faune sur les espaces dont elle est propriétaire.

Son initiative dans le Vercors fait des émules dans la région puisque l’association Forêt vivante a ,elle aussi, lancé une cagnotte en ligne pour acheter un terrain forestier, dans le massif des Aravis en Haute-Savoie. Pour l'instant, c'est donc chacun sa solution, et chasse gardée.

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