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Le billet sciences. Santé : comment se sevrer des tranquillisants et des somnifères ?

Les Français restent champions du monde, pour la consommation des benzodiazépines qui aident a lutter contre l’anxiété et les problèmes de sommeil. Ces traitements entraînent une addiction et des effets secondaires importants.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un médicament contre l'anxiété qui appartient à la classe des benzodiazépines. (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

Un appel à volontaires vient d'être lancé pour une étude sur les benzodiazépines. Personne ne conteste l'utilité de ces médicaments qui ont fait leurs preuves pour des crises passagères mais leur utilisation doit être limitée dans le temps. En théorie, ces traitements ne devraient pas être prescrits sur des durées qui dépassent un mois pour les insomnies, et pas plus de trois mois pour traiter l’anxiété. Mais dans les faits, l’arrêt du traitement est difficile avec des syndromes de sevrage qui peuvent apparaître comme les tremblements, les maux de tête ou encore les vertiges, ainsi qu'une reprise de l’insomnie ou du stress.

Les médecins sont assez démunis sur la stratégie à adopter pour aider les patients à décrocher. Or, il est démontré qu'une consommation chronique de benzodiazépines multiplie par cinq les problèmes de mémoire et de concentration car ces molécules agissent directement sur le cerveau. Leur consommation régulière double aussi le risque de chutes ou d’accidents de voiture à cause des vertiges et de la somnolence. 

Un protocole pour améliorer le sevrage

Après plusieurs mois de consommation, un patient sur dix seulement arrive à arrêter son traitement seul. Mais s'il y a des conseils et des encouragements personnalisés de la part d’un professionnel de santé, la moitié y arrive. Si l'on y ajoute des séances de psychothérapie, cette part monte à 70% des patients qui parviennent stopper les benzodiazépines. En partant de ce constat, ces chercheurs de l'Inserm et de l’association d’étude du sommeil Proscom voudraient donc trouver le meilleur protocole de sevrage et savoir s'il est plus efficace de l'étaler sur trois semaines ou plusieurs mois. Ils aimeraient aussi mieux repérer les patients les plus à risque d’addiction pour les aider, explique Benjamin Putois, l’un des responsables de l’étude. Ils recherchent donc pour cela 130 volontaires âgés de 18 à 70 ans qui souffrent d’insomnie qui prennent des benzodiazépines quasiment tous les jours depuis plus de six mois et qui aimeraient arrêter. 

Tout se passera à distance. Les volontaires doivent avoir une connexion internet haut débit et une webcam. D'abord, les patients répondront à des questionnaires en ligne, pour que les chercheurs puissent évaluer leur dépendance. Ensuite, les participants testeront différentes durées de sevrage, tout en étant coachés par téléphone, ou suivis par des psychothérapies en visioconférence. Les volontaires intéressés peuvent se signaler dès à présent sur le site benzostop.org.

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