La pollution de l'air coûte 166 milliards d'euros par an, plus de 1 200 euros en moyenne par habitant
Le cabinet CE Delft s'est penché sur le niveau de pollution mais aussi le coût de traitement des maladies liées à la pollution dans 432 villes d'Europe, pour l'Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), plateforme d'ONG basée à Bruxelles.
La pollution aux particules ou oxyde d’azote réduit l’espérance de vie, provoque de nombreuses maladies cardiaques, de l’asthme. Même chose pour la pollution à l’ozone qui empêche les gens de sortir l’été, qui aggrave les allergies. Les autorités sanitaires estiment qu'elles provoquent plus de 400 000 décès prématurés sur le vieux continent. L’Alliance européenne de santé publique (EPHA) a donc regardé ce qui se passe lorsqu'on met en miroir les données sur ces différents polluants recueillis par l’Agence européenne de l’environnement et le coût médical des hospitalisations, des soins, des traitements mais aussi des arrêts de travail liés à ces maladies sur l’année 2018.
>>> Voir ici la carte de cette étude sur la pollution de l'air en Europe
Londres en tête du classement
La capitale britannique se retrouve en tête parce que même si ces polluants sont à des niveaux bien meilleurs que dans certaines villes d’Europe de l’Est, le coût des traitements médicaux ou des arrêts de travail est plus élevé qu'ailleurs. Bucarest vient juste après, suivie de Berlin, Varsovie, Rome. Paris se retrouve 7e du classement. Il s’agit donc principalement de capitales : c'est logique, parce qu’elles ont plus d'habitants qui tombent malades à cause de la pollution. Cela leur coûte plus cher et la ville produit tout de suite beaucoup moins de richesse. En revanche si on regarde le coût par habitant, cette fois, c'est Bucarest qui est en tête, suivi de Milan.
Notre étude révèle combien un air toxique est nuisible à la santé mais aussi combien d'importantes inégalités existent entre les différents pays d'Europe.
Sascha Marschangsecrétaire général de l'EPHA
770 euros par an et par habitant pour les villes françaises
L’étude a pris en compte 76 villes de l'hexagone où, en moyenne, la pollution coûte 770 euros par habitant. C'est à Paris, Lyon, Nice, Marseille, que cela coûte le plus cher mais même à Douai, Saint-Quentin ou Melun, les habitants paient plus que la moyenne, autour de 1 000 euros par an, en raison de la pollution de l’air. Pau et Perpignan s’en sortent le mieux en France. Pour le classement européen, c'est Santa Cruz de Tenerife, aux Canaries.
Lutter contre la pollution permettrait à ces villes de perdre moins
Cette approche socio-économique de la pollution de l’air est un choix volontaire de l’alliance européenne qui a fait cette étude, pour montrer qu’il peut être rentable pour les villes de lutter contre ce fléau qui coûte 166 milliards d’euros par an à l’Europe. Pour les auteurs du rapport, la crise du Covid-19 ne doit pas faire oublier le sujet d'autant qu'ils estiment que ne pas lutter contre la pollution de l'air aggravera les comorbidités des habitants, qui du coup deviendront plus vulnérables au coronavirus. Une façon de faire comprendre que pour que ces villes restent les poumons économiques de leur pays, elles doivent mieux respirer.
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