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Guerre en Ukraine : pour l'Europe comme pour Kiev, le conflit se joue aussi sur le terrain des énergies

Aujourd'hui, la Russie fournit 40% du gaz européen, et 30% du pétrole brut et du pétrole raffiné.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pour son approvisionnement en gaz, l'Europe veut se tourner vers de nouveaux pays comme l'Italie l'a fait avec l'Algérie. (Photo d'illustration)  (JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO)

La guerre en Ukraine se joue aussi sur le terrain du gaz et de l’électricité, et cela pourrait rapprocher encore un peu plus l’Europe et le gouvernement ukrainien.
Lundi 28 février, les ministres européens de l’énergie ont tenu une réunion extraordinaire sur le sujet. L’Europe veut soutenir l’Ukraine pour son approvisionnement en électricité et souhaite aussi réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, notamment au gaz. 

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Moscou fournit en effet 40% du gaz européen, et 30% du pétrole brut et du pétrole raffiné que nous consommons. Pour la France, cela représente 17% du gaz importé et 13% du pétrole. L’Europe souhaite donc renforcer la souveraineté de son système énergétique, comme elle essaye de le faire pour les matières premières critiques. C’est une façon de sortir de sa dépendance à Moscou et un moyen potentiel d’accélérer son plan climat qui passe par une réduction des énergies fossiles.

De nouvelles sources d'approvisionnement en gaz

Lundi, la ministre de la Transition écologique française Barbara Pompili a indiqué que les réserves en gaz de l’Union étaient suffisantes pour passer l’hiver. Elle a fait savoir que les ministres souhaitent aussi pouvoir actionner des mesures de soutien financier exceptionnelles pour les consommateurs les plus fragiles en cas de hausse brutale des prix. Voilà pour le court terme.

Pour l’hiver prochain, l’Europe veut diversifier ses sources d'approvisionnement en se fournissant auprès d'autres pays. L’Italie s’est par exemple tournée vers l’Algérie. Elle veut aussi miser sur le gaz naturel liquéfié (GNL) qui ne représente aujourd’hui qu'une petite part des importations : 20%. Mais d’après la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, l'UE possède un bon réseau de stockage et de distribution, qu’il faudrait renforcer d’après le président de TotalEnergies. Pour augmenter les capacités, il faudrait en effet construire de nouveaux terminaux pour régazéifier le GNL et cela va prendre du temps. D’où l’idée d’adosser ce plan a une nouvelle notion : la réduction de notre consommation, ou sobriété énergétique.

Un rapprochement entre Ukraine et UE pour l'électricité ?

Dernier chantier pour l’Europe, enfin : le soutien à l’Ukraine pour son approvisionnement en éléctricité. Le 24 février dernier, Kiev s’est séparée de la tutelle de Moscou et depuis, elle demande en urgence à être reliée au réseau européen pour consolider son approvisionnement. C’est envisageable mais techniquement compliqué. Les Européens veulent notamment des garanties de sécurité pour éviter de subir un black-out si les Russes s’emparent d’une centrale.

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