Espace : pour revenir sur la Lune, les Etats-Unis s'appuient sur des entreprises privées

La Nasa a confié à une entreprise texane, Intuitive Machines, le soin de transporter ses instruments scientifiques. L'alunisseur Nova-C avait lui-même été lancé par la fusée Falcon 9 de SpaceX.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La sonde Nova-C à bord de l'alunisseur Odysseus, en orbite autour de la Lune, le 21 février 2024, dans le cadre de la mission IM-1. (INTUITIVE MACHINES VIA AFP)

Pour la première fois depuis Apollo en 1972, une sonde américaine va tenter de se poser sur la Lune, jeudi 22 février à 23h30, heure française. Ce n'est pas un vol habité, mais c'est un gros défi car cet alunisseur a été conçu par une entreprise privée, Intuitive Machines. Cette entreprise texane a été missionnée par la Nasa et elle pourrait donc devenir la toute première société privée à se poser sur la Lune. Et en cas de succès de cette mission IM-1, ce serait aussi le premier retour d'une sonde américaine sur la Lune depuis la fin du programme Apollo, il y a plus de 50 ans.

A quoi ressemble la sonde Luna-C ? Il faut imaginer une grosse armoire à six pattes, un caisson de haute technologie de quatre mètres de haut, qui transporte six instruments scientifiques de la Nasa, des caméras et un chargement privé de sculptures de l'artiste contemporain Jeff Koons. Si tout va bien, jeudi, à partir de 30 mètres d'altitude, à 23h29 précisément, cet alunisseur baptisé Odysseus se mettra à la verticale et descendra doucement vers la Lune à une vitesse de un mètre par seconde pour les dix derniers mètres. La descente sera guidée par laser et filmée en direct par des caméras qui auront été expulsées juste avant l'alunissage.

Un soutien à l'économie privée du spatial

L'appareil aura ensuite une semaine pour réaliser sa mission d'exploration sur le pôle sud de la Lune. Une zone qui intéresse les Américains car on y trouve de l'eau sous forme de glace. De l'eau qui pourrait être exploitée lors des prochaines missions habitées prévues d'ici fin 2026 dans le cadre du programme Artemis.

En confiant le transport de ses appareils scientifiques à des sociétés privées - quatorze ont été sélectionnées à ce stade - la Nasa estime qu'elle gagne du temps et de l'argent. Cela lui permet aussi de se concentrer sur les vols habités et de soutenir l'économie privée du spatial. Mais ce choix du privé fait aussi entrer une part d'incertitude dans les programmes. La première mission menée par l'entreprise américaine Astrobotics le mois dernier avait rapidement échoué en raison d'une fuite dans le système de propulsion de son module.

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