Environnement : les Français appelés à photographier les rivières pour repérer celles qui s’assèchent l’été
Ces rivières intermittentes, (qui sont à sec à certains moments de l'année), représentent plus de la moitié des cours d'eau du monde. Ce sont des cours d'eau essentiels au maintien de la biodiversité. Pourtant ils ne sont pas suffisamment compris, ni cartographiés, ils sont aussi beaucoup moins protégés, notamment contre les pollutions, que ceux qui coulent en permanence.
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C'est pour cela qu'un programme européen de science participative, piloté par l'Institut national de recherche pour l'environnement, l'alimentation et l'agriculture (Inrae), a été lancé il y a un peu plus d'un an. Il invite le grand public à photographie les cours d'eau dont le débit varie au cours de l'année et à envoyer leurs clichés à des chercheurs via une application qui s'appelle "DRYrivERS". Ces observations aideront les experts dans leur travail de cartographie.
Il faut faire appel aux citoyens parce que la surveillance classique des cours d'eau ne suffit pas. Elle est insuffisante, car même s'il existe des stations de jaugeage qui fournissent des données régulières sur l'état des cours d'eau même s'il existe des campagnes de terrain avec des équipes qui se déplacent ou qui installent des pièges photographiques, pour recueillir des images toute l'année. En réalité, il est impossible de couvrir tout le territoire. Il existe, rien qu'en France métropolitaine, 30 000 cours d'eau, qui parcourent pas moins de 430 000 km. Par ailleurs, ces dispositifs de surveillance concernent plutôt les cours d'eau pérennes, car en France, c'est la loi depuis 2016, seuls les cours d'eau ayant un débit suffisant toute l'année, pris en compte dans les statistiques. D'où ce besoin de contributions des particuliers.
Amélioration des restrictions d'eau
Les premières observations du public ont déjà été utiles depuis le lancement de cette application. En un an d'utilisation cette application '"DRYrivERS" a déjà permis 6 000 observations sur 2 000 tronçons fluviaux dans 19 pays. Ces premières contributions permettent déjà d'améliorer la mise en place de restrictions d'eau en période de sécheresse nous a expliqué Amélie Truchy, chercheuse et spécialiste des milieux aquatiques à l'Inrae.
Par ailleurs, et c'est crucial, ces observations permettront aussi de modéliser le futur de ces cours d'eau dans un contexte de réchauffement climatique. Depuis 10 ans, les sécheresses sont de plus en plus longues et récurrentes, rappelle l'office français de la biodiversité. L'année dernière, deux petits cours d'eau sur cinq se sont retrouvés asséchés entre mai et septembre.
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