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Environnement : la distance entre l’homme et la nature continue d’augmenter

Les humains s'éloignent de plus en plus de la nature, c’est une synthèse internationale de plusieurs études qui le montre.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un carrefour à New York. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Une équipe franco-allemande impliquant l’université de Leipzig et le CNRS a réalisé la synthèse de 18 études sur le sujet. Première conclusion : nos lieux de vie s'éloignent de la campagne et des forêts. Ces chercheurs ont calculé qu’en moyenne, les humains vivent à 9 km d’une zone naturelle, c’est 7% plus loin qu'en l’an 2000. Tous les pays du monde suivent cette même trajectoire. Et dans le détail, c’est en Europe et en Asie de l'Est que cette distance moyenne est la plus élevée. Elle est par exemple de 16 km en France et 22 km en Allemagne.

Cette situation s’explique par l'étalement urbain. D’une part, la population urbaine augmente et la ville s'étend mais les auteurs notent aussi que les espaces verts à l'intérieur des villes sont en nette diminution depuis 22 ans. Les zones de végétation ont tendance à être remplacées par des immeubles, en particulier en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud, et en Afrique, ce qui éloigne encore les citadins de la nature. Par ailleurs, les auteurs constatent également une baisse des visites dans les parcs naturels aux États-Unis ou au Japon. Même si les documentaires animaliers ont toujours autant la cote, ils notent que l’évocation de la nature est moins présente dans les livres, les paroles de chanson ou les dessins animés pour enfants. C’est une déconnexion préoccupante selon les chercheurs.

Des chercheurs qui s'inquiètent de cette baisse des interactions avec la nature parce que pour affronter les enjeux écologiques et sociaux à venir, il est important de conserver une bonne connexion à la biodiversité qui nous entoure, écrivent-ils. Et ce ne sont pas des paroles en l’air. Une synthèse de 200 études réalisés par des chercheurs du CNRS et publiée l’année dernière a déjà montré que les personnes avec une forte connexion à la nature sont plus heureuses, en meilleure santé, et elles sont également plus enclines à protéger la biodiversité et à lutter contre le changement climatique.

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