Environnement : en "bavardant" ensemble, les plantes résistent davantage aux maladies

Chez les plantes aussi, avoir de bonnes relations de voisinage, c’est important. Dans les champs de blé et de riz, le "bavardage" de proximité permet de réduire leur sensibilité aux maladies.
Article rédigé par franceinfo
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Des plants de blé sous le soleil à Hédé-Bazouges, dans la banlieue de Rennes, dans l'ouest de la France, le 17 mai 2022. (DAMIEN MEYER / AFP)

Les plantes et les arbres sont capables d’échanger avec leur voisinage sur le manque d'eau, sur la présence de maladies ou de parasites. En étudiant de près 200 binômes de plants de blé et de riz de différentes variétés, placés côte à côte, dont l’un a volontairement été infecté par un champignon qui abime les feuilles, une équipe franco chinoise, impliquant notamment l’Inrae et le CNRS, a pu monter que dans certains cas le dialogue entre plantes voisines de la même espèce peut réduire de près de 90% la sensibilité aux maladies. C'est autant que leurs propres gènes de résistance.

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Ce travail confirme que les plantes de la même espèce régulent leur immunité de façon collective, elles ajustent leur comportement à la santé des voisines comme le font certains animaux. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Plos biology.

Des bruits imperceptibles 

La manière dont les plantes dialoguent entre-elles ne représentait pas le sujet de l'étude mais d'autres travaux de recherche ont montré que les plantes peuvent communiquer en émettant des substances volatiles, des messages d’alerte chimiques qui sont diffusés dans l’air. Il y a aussi des messages électriques ou chimiques qui peuvent passer par le sol et les racines. En 2022, des chercheurs israéliens ont même enregistré des bruits, des sortes de pop pop, que font des plants de tomates, de maïs, ou de blé quand ces plantes sont stressées. Ces bruits sont imperceptibles pour l’oreille humaine mais, ils ont été captés grâce à des micros à ultrasons, et ce sont aussi ces vibrations qui permettent aux végétaux de communiquer avec leurs voisins.

Savoir que les plants de riz ou de blé coopèrent pour mieux résister aux maladies peut se traduire sur des applications concrètes, comme réduire l’usage des pesticides ou améliorer la résistance des plantes en créant de bonnes associations, de bons voisinages dans les champs.

On savait déjà que mélanger des espèces peut permettre de réduire le risque de passage des maladies d’une plante à l'autre. Maintenant les chercheurs vont pouvoir aussi regarder au sein d’une même espèce, comment différentes variétés de blé, de riz ou plus tard d'autres végétaux peuvent être plantées à distances raisonnables de voisines de la même espèce avec qui elles pourront “bavarder” de façon à pratiquer ensemble une forme d’auto défense.

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