Cet article date de plus d'un an.

Environnement : après la Vendée et la Bretagne, la pollution aux microbilles de plastique industrielles touche à présent les côtes normandes

Depuis plusieurs semaines, ces microbilles de plastique ont aussi été retrouvées récemment sur les côtes normandes.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des granulés de plastique trouvés sur une plage de Loire-Atlantique. (KATE STENT / MAXPPP)

Des milliers de ces granulés de moins de 1 cm, qui servent dans l’industrie et qui entrent dans la fabrication la plupart des objets en plastique, ont été retrouvés depuis quelques jours, sur plusieurs communes du littoral, du département de la Manche à la Seine-Maritime. Ces microbilles de plastique, très légères et qui flottent, se dispersent en effet très facilement avec les courants. 

>> Trois questions sur la pollution aux billes de plastique qui souille les plages du littoral français

Problème : en mer, elles risquent d'être ingérées par des animaux marins ; sur les plages, quand elles s’infiltrent dans le sable, ou sous les galets, elles peuvent y rester des dizaines d'années. Des opérations de nettoyage ont été entreprises, mais vu la petite taille de ces granulés, c'est évidemment très fastidieux.

On ne sait pas d'où proviennent ces micro-billes que l'on retrouve actuellement sur le littoral de l'Atlantique et de la Manche. Le pôle environnement du parquet de Brest a ouvert une enquête. Neuf plaintes ont été déposées par des collectivités locales et par le ministère de la Transition écologique. Il y a deux hypothèses : soit ces microbilles proviennent d’un container perdu en mer, soit c’est une fuite ou une perte de chargement à terre, qui a mené ces microbilles dans des cours d’eau puis dans l'Atlantique. Pour le transport, ces billes sont conditionnées en sac de 25 kilos, dont un seul contient un million de granulés. La dispersion dans la nature peut se faire très vite.

Pas de traçabilité

Ce genre de pollution n’est malheureusement pas nouveau. Sur une cinquantaine de plages françaises suivie par le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), on trouve plus d'un millier de ces granulés pour 100 mètres de sable. Selon une évaluation publiée par la Commission européenne, il y aurait chaque année jusqu'à 167 000 tonnes de ces granulés plastiques qui seraient perdus dans la nature en Europe. C’est l'équivalent du poids de seize tours Eiffel.

Il n'y pas de traçabilité possible pour ces granulés, et les transporteurs qui perdent un chargement en mer ne le signalent pas en général. Il n’y a donc aucun marquage de ces granulés qui permette de remonter jusqu’au fabricant. Plusieurs associations environnementales réclament donc une "obligation de déclaration" de perte de conteneur. Une proposition d'ailleurs reprise par le gouvernement français, qui a demandé à l’Organisation maritime internationale (OMI) d'en faire une piste de travail prioritaire 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.