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Changement climatique : dans le lac Léman, le brassage des eaux s'est enrayé

Le phénomène de brassage des eaux dans les grands lacs comme le Léman, le plus grand lac alpin d'Europe, est perturbé. Ce qui compromet l'oxygénation et la survie des animaux.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le jet d'eau de Genève (Suisse) sur le lac Léman. (STÉPHANE MILHOMME / RADIO FRANCE)

Le changement climatique n'a pas seulement un impact sur la santé des océans mais aussi sur celle des grands lacs comme le lac Léman, entre la France et la Suisse. Il mesure 73 km de long et il faut l'imaginer comme étant composé de deux couches d'eau superposées. L'une en surface, plus chaude et plus oxygénée, et une autre en dessous, plus froide et riche en nutriments. Normalement, l'hiver, avec la baisse des températures et le vent, les eaux de surface qui ont chauffé l'été se refroidissent. Elles deviennent plus denses et sont donc entraînées vers le fond avec leur oxygène. En parallèle, la couche d'eau inférieure remonte à la surface avec les nutriments, ce qui enrichit la chaîne alimentaire. C'est le scénario idéal, mais cette année encore, le brassage complet du lac Léman n'a pas eu lieu parce qu' il a fait très chaud l'été dernier et pas très froid cet hiver, ce qui fait que les eaux de surface ne se sont pas rafraîchies suffisamment pour permettre un brassage complet.

Les mesures faites par la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel) indiquent que les eaux ne se sont mélangées que sur les 120 premiers mètres de profondeur, alors que le fond du lac se situe à 300 m. Ce n'est pas inédit car le lac n'est pas brassé entièrement tous les ans, mais ici, le problème, c'est que le phénomène se reproduit pour la 11e année consécutive, ce qui compromet l'oxygénation et la survie des animaux au fond du lac.

La situation est encore réversible

Pour Marie-Elodie Perga, professeur de limnologie à l'université de Lausanne, la situation est préoccupante mais le lac n'est ni mort ni à l'agonie. D'abord parce que le manque d'oxygène concerne vraiment les grandes profondeurs et ensuite parce que de longues périodes sans brassage sont déjà survenues dans le passé, notamment pendant 13 ans entre 1986 et 1999. Finalement l'écosystème a retrouvé un équilibre.

Il est vrai qu'avec le réchauffement climatique, malheureusement, les brassages vont s'espacer, donc les problèmes d'oxygénation vont augmenter. Mais il est possible d'agir en limitant la consommation d'oxygène par les algues et pour cela, il y a une astuce : il faut limiter les rejets de phosphates. La surveillance des pollutions diffuses dans le lac Léman est donc un bon moyen d'agir pour son avenir.

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