Laboratoire flottant du lac Léman : "Un hôtel à capteurs" très précieux pour comprendre l'impact du réchauffement climatique
Le lac Léman, entre France et Suisse, est le plus grand lac d’Europe occidentale. Il intéresse énormément les scientifiques qui ont installé, au large de Lausanne (Suisse), une plateforme scientifique unique en son genre, très précieuse pour collecter de nombreuses données.
Le Tour de France s'arrête en Suisse ce week-end, avec une arrivée à Lausanne samedi 9 juillet. Dimanche, les coureurs vont contourner le lac Léman : le plus grand lac d'Europe occidentale intéresse énormément certains scientifiques qui ont installé, au large de Lausanne, un laboratoire flottant.
Pour accéder à ce laboratoire, Sébastien Hallier a embarqué avec Sébastien Levanchy, le responsable technique de la plateforme pour un trajet de quelques minutes en bateau. "La plateforme LéXplore se trouve à 600 mètres au large, c'est une magnifique journée pour se balader en Zodiac", commente Sébastien Levanchy. Le soleil est effectivement au rendez-vous et pour les scientifiques, l'étude du Léman mérite bien de s'éloigner du rivage. "On est ici dans un lac très profond, témoigne Marie-Élodie Perga, qui fait plus de 300 mètres de fond, donc ce qui se passe sur le littoral est assez peu représentatif des processus qui se passent en pleine eau."
Le lac est sous surveillance 24h/24h
La plateforme scientifique, entourée de bouées orange, flotte paisiblement sur les eaux du Léman. Les chercheurs ont installé une multitude d'ordinateurs et d'instruments en tout genre. Des capteurs, des sondes placent le lac sous surveillance 24 heures sur 24.
"Pendant des années, la façon d'échantillonner les eaux d'un lac, se résumait à prendre un bateau et faire des prélèvements à un endroit ou à un autre..."
Marie-Élodie Pergaà franceinfo
Pour la scientifique, cette plateforme permet à la fois d'être "un hôtel à capteurs" et permet aussi de pouvoir traiter directement les échantillons, depuis LéXplore, en faisant venir des machines directement sur le Léman.
Mieux comprendre ce qui se passe sous l'eau
Sur la plateforme, 48 capteurs de température, des hydrophones, autrement dit des micros qui vont sous l'eau. De quoi récolter de nombreuses données et mieux comprendre ce qui se passe dans le lac, notamment sur le brassage des eaux. Un processus essentiel pour l'oxygénation des eaux du lac mais perturbé par le réchauffement climatique. "On est de plus en plus sous la menace de voir arriver des périodes de désoxygénation du lac", regrette Marie-Élodie Perga. Malgré tout, la scientifique se veut optimiste : "Si on continue à contrôler les niveaux de phosphates qui viennent dans le lac, on peut arriver à tamponner les conséquences néfastes du changement climatique."
Du cycle du carbone, à l'invasion de la moule quagga ou encore les concentrations en microplastiques des eaux du Léman, cette plateforme permet d'alimenter une quarantaine de projets de recherche.
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