Une planète a survécu à la mort de son étoile
Une étude publiée dans "Nature" révèle comment une planète a été découverte autour d’une étoile morte. Cette nouvelle avancée scientifique va permettre d’en savoir plus sur notre système solaire.
Mathilde Fontez, rédactrice en chef d’Epsiloon, nous explique comment une planète a été découverte autour d'une étoile morte, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature.
Son nom est imprononçable : MOA-2010-BLG-477L. Mais peut-être va-t-elle gagner un surnom, parce qu’elle va devenir célèbre. C’est la première planète découverte autour d’une étoile morte. Pour être plus précise : la première qu’on est sûr d’avoir vue – il y avait déjà eu des candidates. Et la première dont on est sûr qu’elle ne s’est pas formée après la mort de son étoile.
franceinfo : C’est donc une planète dont le soleil est mort ?
Mathilde Fontez. C’est exactement ça. On appelle ce type d’astre une naine blanche. Lorsqu’une étoile arrive à court de carburant, elle se contracte pour former un nouvel astre, ultra-dense, bien plus froid que le Soleil – même s’il reste tout de même à 200 000 degrés. Et c’est autour de ce type d’étoile qu’on a trouvé la planète. Elle est un peu plus grosse que notre Jupiter. Une géante donc.
C’est une surprise de voir qu’une planète puisse survivre à son étoile ?
On pourrait s’attendre à ce que rien ne survive à la mort d’une étoile. Parce qu’avant de devenir une naine blanche, elle passe par une phase nettement moins tranquille : son cœur se contracte, il augmente sa température, les couches qui l’entourent entrent en fusion et l’étoile gonfle… jusqu’à atteindre 200 fois sa taille. Sa luminosité est multipliée par 1000 ! De quoi griller toutes les planètes autour… Mais les simulations des astrophysiciens prédisaient tout de même que des planètes un peu éloignées pourraient s’en sortir. Comme Jupiter et Saturne, dans notre Système. Cette planète que l’on vient de découvrir donne la preuve que oui, ça peut vraiment se passer comme ça.
Jupiter devrait s’en sortir. Et la Terre ?
Cela reste en débat. Parce que la Terre se trouve précisément à 215 rayons solaires du Soleil. C’est donc tout près de la limite qu’il va atteindre en gonflant en géante rouge. Impossible de dire, même avec l’étude de ce premier exemple de planète survivante, si notre Terre va en réchapper ou non. Mais dans tous les cas, elle sera largement grillée. Même si elle survit, elle sera portée à 4500 degrés sachant que les roches fondent à 700 degrés, vous imaginez. Ce sera une planète de lave. Mais cela n’arrivera que dans 5 à 6 milliards d’années.
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