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Le billet sciences. Les écolieux, style de vie et modèle de société

Pendant tout l’été, Gérard Feldzer nous parle des nouvelles technologies qui nous permettront de mieux vivre dans un monde durable. Samedi 7 août, il est question de modes de vie particuliers : les écolieux, aussi appelés écovillages.

Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une partie du potager de la ferme de Keruzerh (Morbihan), un des éco-lieux en France.  (FRANCOIS LEPAGE / HANS LUCAS via AFP)

Partout dans le monde, des collectifs citoyens développent des lieux appelés éco-hameaux, habitats participatifs écologiques, tiers-lieux qui privilégient l’autonomie des énergies renouvelables, des panneaux solaires, des systèmes de récupération de l’eau de pluie, des matériaux écoénergétiques, et de toutes les ressources naturelles à disposition.

En Suisse, par exemple, l’écoquartier Lac-des-Nations est climatisé par des pompes à chaleur alimentées par le lac Léman. La France, elle, dénombre plus de 1 000 initiatives similaires regroupées sous l’appellation Oasis. La coopérative du même nom aide ces lieux à se développer grâce à des financements : "Le point commun de tous ces lieux, c’est l’utilisation de la dimension collective pour accéder à un mode de vie plus écologique, prendre le meilleur de la modernité, par exemple avec la question du télétravail en ce moment. Avec une grande part d’énergies renouvelables, ces lieux tendent à être plus autonomes et à produire une partie de leur alimentation et de leur électricité", souligne Mathieu Labonne, président de la coopérative Oasis.

Ces lieux créent des circuits courts et recréent du lien social. Ainsi, ils génèrent beaucoup de choses à l’échelle du territoire.

Mathieu Labonne

à franceinfo

Oasis réduit l’empreinte carbone de ces lieux grâce à trois leviers : la construction, la sobriété individuelle et la mutualisation des émissions. Ses "maisons passives" sont autonomes en chauffage, grâce à l’énergie solaire, une isolation thermique et une ventilation de pointe. La mutualisation des logements, équipements et transports diviserait par dix la consommation d’énergie de chaque habitant, qui représente environ 80% du bilan carbone des ménages français

La ferme de Keruzerh : un modèle de société où moyens et compétences sont partagés

"Plutôt que d’avoir une buanderie dans chaque maison ou logement, nous allons créer une buanderie collective et ainsi avoir trois machines pour une dizaine de familles. Cela fera moins de mètres carrés à construire, et on pourra investir dans de meilleures machines, pourquoi pas couplées avec des panneaux solaires. En mutualisant, on peut accéder à des choses de meilleure qualité en consommant moins", explique Mathieu Labonne. Depuis 2014, les oasis sont soutenus par le mouvement Colibris, initié par Pierre Rabhi au début des années 2000.

Dans le Morbihan, l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, soutient Demain en main, un projet d'écolieux. Parmi ceux-ci, la ferme de Keruzerh, un lieu de formation à l’autonomie et aux transitions écologiques et sociales. Un modèle de société où moyens et compétences sont partagés. "Atteindre la neutralité carbone en 2050 va nous imposer de nous organiser, de changer, d'imaginer de nouvelles formes d’organisation sociétales, pour notre vie et notre travail. L’Ademe soutient les expérimentations de la coopérative Oasis pour imaginer des écolieux qui sont, pour nous, une opportunité pour voir comment nous pourrons vivre dans un monde plus durable", conclut son président Arnaud Leroy.

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