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Le billet sciences du week-end. La technologie, c’est sportif !

À l’approche des Jeux Olympiques de Tokyo cet été, les regards se tournent vers la préparation des athlètes. Depuis plusieurs années, cette préparation marche main dans la main avec la science et la recherche. Objectif : améliorer les performances et garantir la santé des athlètes.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Fukushima, le 27 mars 2021. Le canadien McMichael William qui courra le troisième jour du relais de la flamme olympique pour les JO de Tokyo 2020 retardés, est chargé de cours canadien à l'Université de Fukushima, il vit dans la région depuis 2007. (MASAMINE KAWAGUCHI / YOMIURI / AFP)

Jeudi 25 mars, le premier relais de la flamme olympique a été lancé à Fukushima au Japon. Elle passera par les 47 départements du Japon avant d’arriver à Tokyo pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le 23 juillet prochain.  Cette édition des JO sera très certainement marquée par son contexte sanitaire inédit. On sait qu'il n'y aura pas de spectateurs étrangers en raison de la pandémie, et le CIO a décidé vendredi 26 mars, de "réduire considérablement" son programme d'invités pour la période du 23 juillet au 8 août.

Mais la pandémie ne saurait éclipser les performances des sportifs, qui attendent la tenue de ces Jeux depuis un an. Depuis plusieurs années, la science et la recherche se mettent justement au service des athlètes.  

Améliorer les performances de l’humain  

La technologie a toujours montré son efficacité sur les performances sportives. Pour les cyclistes et les skieurs, la position des athlètes est par exemple testée en soufflerie pour améliorer l’aérodynamisme. Modifier l’humain pour obtenir de meilleurs résultats, cela ne date pas d’hier. Dans l’Antiquité, on croyait que l’ablation de la rate améliorerait les performances de marathoniens par exemple, d’où l’expression "courir comme un dératé".  

Des écarts qui se réduisent

Le médaillé d'or de Londres 2012, Le français Florent Manaudou, vainqueur du 50 mètres nage libre à Marseille le 19 mars 2021, lors de la finale de l'événement 'FFN Golden Tour'. Il sera la tête d'affiche de la natation française à Tokyo cet été.  (STEPHANE KEMPINAIRE / KMSP / AFP)
 

Dans le sport de haut niveau, l’apport de la technologie est d’autant plus important que les écarts entre concurrents sont souvent infimes, le plus souvent de l’ordre du centième de seconde pour les courses.   

Ainsi, aux JO de Rio en 2016, le champion de natation, Florent Manaudou, avait perdu son titre au 50m nage libre pour un centième de seconde.  

Pour un 100 mètres en natation, ce qui va séparer le premier du deuxième, c’est typiquement une main. Une main, c’est 20 cm, comparé à une course de 100 mètres. 20 cm sur 100 m, ça correspond à un écart de 2 pour 1000. 

Christophe Clanet, directeur de Sciences 2024

À partir de ce constat, le collectif de recherche Sciences 2024 tente d’améliorer les performances des athlètes français, en vue des Jeux olympiques de Paris. Récemment, la force de propulsion des nageurs a par exemple été mesurée par des capteurs pour déterminer les mouvements les plus efficaces.  

Le matériel, une variable clé  

Aujourd’hui, la technologie permet d’aller toujours plus loin et plus vite, notamment en améliorant le matériel. Toutefois, il faut toujours considérer l’ensemble homme-machine, et pas seulement l’un contre l’autre.   

Dans le domaine de la voile, il y a le développement des foils. Évidemment, on sait fabriquer ce type de matériel. Mais très vite, il faut le confronter aux perceptions qu’en ont les individus. Sur la base de leurs sensations personnelles, ils choisissent celui qui leur semble le plus approprié, pour réaliser les meilleures performances.

Vincent Nougier, directeur du groupement de recherche sur le sport et l'activité physique du CNRS

Se confronter aux limites du règlement  

Alors, à partir de quel moment la technique prend-elle le pas sur les véritables performances de l’athlète ? Dans le domaine de la natation, ce fut le cas en 2010, lors de l’interdiction des combinaisons inspirées de la peau des requins, qui créaient une inégalité entre les nageurs.  

Les règlements sportifs internationaux sont établis par les fédérations internationales de chaque discipline ou par le Comité international olympique. Si ces règlements couvrent le matériel autorisé pour chaque sport, leur champ de compétence s’étend aussi au dopage.  

Tokyo 2020 se concentre justement sur ce sujet pour léguer au monde "un héritage de sport propre". Pour cette édition des JO, les athlètes devront par exemple prélever leurs échantillons d’urine en présence d’un spécialiste du même sexe, pour éviter toute tricherie. Plus de limites pour la tricherie, ni certainement pour l’intimité !  

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