Le billet sciences du week-end. Coronavirus : et si nous comptions sur nos amis les chiens ?
On connaît les chiens renifleurs qui repèrent des personnes sous les décombres des avalanches ou qui détectent des explosifs, de la drogue et même des truffes. On connaît moins leur capacité à détecter des maladies. À Maison-Alfort, un professeur vétérinaire mène une expérience extraordinaire de détection du coronavirus avec dix chiens opérationnels.
Une équipe de chercheurs français a récemment prouvé que les chiens pouvaient détecter le virus Covid-19 grâce à leur odorat ultra-développé. Depuis, l’utilisation de chiens renifleurs se multiplie à travers le monde.
Les chiens, un moyen efficace pour détecter le Covid-19
Il y a plus de 30 ans, la revue scientifique The Lancet suggérait déjà d’utiliser les chiens pour détecter, entre autres, les cancers, et il semblerait aujourd’hui qu’ils soient capables de détecter le virus Covid-19 chez des humains. Cette découverte est le fruit des recherches d’une équipe de chercheurs français, qui a exposé des chiens à des prélèvements de patients positifs au Covid-19 et les résultats sont impressionnants.
On a très vite remarqué que les chiens se calaient sur l’odeur de prélèvements venant de patients positifs, donc ils étaient discriminants. Aujourd’hui, on a 10 chiens opérationnels en France, qui tournent sur des valeurs de sensibilité et de spécificité qui oscillent autour de 95% et souvent à 100%.
Dominique Granjean, professeur vétérinaire à l'école de Maison-Alfort
Dominique Grandjean est responsable du projet Novaïs-Covid-19.
Cette capacité de détection du virus est possible grâce à l’odorat extrêmement développé des chiens, avec 200 millions de cellules olfactives, contre 5 millions seulement chez l’homme. Cette découverte a beaucoup intéressé de nombreux pays dans le monde, qui n’ont pas tardé à déployer des chiens renifleurs dans des lieux à fort passage comme les aéroports. C’est par exemple le cas en Finlande, à l’aéroport d’Helsinki. Pourtant, en France, la démarche peine encore à convaincre.
C’est un test rapide, non invasif, répétable et bon marché. Ça fait des mois qu’on attend un fonds de reconnaissance, un soutien et une aide. Cette aide n’est pas venue de la France, elle est venue de l’OMS, qui a validé nos protocoles et nous soutient matériellement, ce qui nous permet d’avancer.
Dominique Granjean, professeur vétérinaire à Maison-Alfort
Regardez cette vidéo étonnante sur l’entraînement des chiens à l’école vétérinaire de Maison-Alfort avec le professeur vétérinaire Dominique Grandjean.
D’autres exemples de l’apport des animaux à la santé humaine
Au-delà du dépistage du Covid-19, différentes études ont démontré que les chiens seraient aussi capables de détecter des tumeurs et des cancers.
Encore plus étonnant, un cheval a aussi montré cette capacité. Il s’agit d’un ancien cheval de spectacle nommé Peyo, qui intervient aujourd’hui dans des hôpitaux au sein des services de soins palliatifs. Hassen Bouchakour, le compagnon de route de Peyo, est président de l’association Les Sabots du Cœur.
Peyo a la capacité instinctive de détecter cancers et tumeurs. Il est lâché dans un couloir de dix chambres de patients, parmi lesquels il a la mission d’aller choisir ses 'copains'. Parfois il en trouve un, deux, trois, parfois personne. Si le contact se fait, une relation va naître.
Hassen Bouchakour, dresseur et compagnon de route de Peyo
Cette relation entre le patient et l’animal est intense
Les scientifiques qui suivent Peyo depuis plusieurs années peinent encore à expliquer son extraordinaire empathie envers les patients qui souffrent et qu’il a choisi d’aider. Aujourd’hui, Hassen Bouchakour et son cheval extraordinaire accompagnent des patients en fin de vie :
"Ce qu’on essaie de comprendre c’est pourquoi un patient qui n’a pas envie de communiquer avec le médecin, avec les soignants ou avec sa famille, tout d’un coup, va se retrouver comme un enfant ? Comment est-ce que tous les deux vont réussir à partir ensemble, jusqu’à son dernier souffle ? Parfois ils restent collés l’un à l’autre, c’est assez surprenant", conclue Hassen Bouchakour.
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