Le billet sciences. Bientôt 10 milliards d’habitants : des aliments pour tous en respectant l’environnement
Pendant tout l’été, Gérard Feldzer nous parle des nouvelles technologies qui nous permettront de mieux vivre dans un monde durable. Aujourd'hui, il est question d’insectes dans nos assiettes.
Parmi les 1 000 initiatives qu’elle a labellisées, la Fondation Solar Impulse s’est intéressé à celles qui nous proposent de changer notre consommation et la rendre durable. Eevie, un assistant personnel qui vous guide dans le choix de votre alimentation et de vos habitudes, est une de ces solutions.
Sachant qu'à l’échelle mondiale, l’élevage représente près de 15% des émissions de gaz à effet de serre, nous sommes amenés à changer nos habitudes alimentaires. Des solutions innovantes défendent l'introduction d’insectes dans nos assiettes. C’est l’entomophagie, une alternative nutritionnelle en vitamines et protéines, proposée par cette production à cycle très court, donc plus écologique. Encore peu appréciée chez nous, elle est consommée depuis des centaines d’années en Asie et en Afrique. La société française Ynsect propose des produits à base d’insectes, respectueux de l’environnement.
Si on regarde la production d’insectes, on est 10 à 15 fois moins émetteur en carbone que les volailles, et plus de 100 fois moins émetteur que les ruminants comme le boeuf.
Antoine Hubert, président d'Ynsectà franceinfo
Ainsi, une entrecôte de bœuf dans votre assiette, c’est autant de CO2 qu’un Paris-Marseille en voiture. Un autre atout environnemental incontestable est la surface d’exploitation nécessaire pour ces élevages : 100 fois moindre que celle pour la volaille. Par ailleurs, ces produits à base d’insectes, qui fournissent 70% de protéines pour un kilo, sont déjà consommés par les sportifs sous forme de barres énergétiques. "Finalement on a un produit qui est une protéine aussi durable que les protéines végétales en termes d'émission de carbone, aussi digeste, et aussi efficace en nutrition que les protéines animales comme le lait, affirme Antoine Hubert. C'est la meilleure protéine aujourd’hui sur le marché en termes d’efficacité métabolique."
Lutte contre la déforestation
Concernant l’alimentation animale, la France importe 3,5 tonnes de tourteau de soja par an, dont la moitié du Brésil, contribuant ainsi à la déforestation. Les produits à base d’insectes pourraient être une alternative. Ynsect vise ce créneau. Ils parient aussi sur les steaks d’insectes qui, cuisinés avec talent pour les rendre appétents, c’est-à-dire agréables au goût. Et puis, compte tenu des bientôt 11 milliards d’individus sur notre planète, cela pourrait bien devenir une solution d’avenir.
Pour Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse, il y a un intérêt évident à soutenir ces initiatives : "Entre la production de viande, très émettrice de méthane, et la consommation de soja qui est issu de la déforestation, il est difficile de trouver des protéines dans notre nourriture et c’est pour cela que la fondation a labellisé ces solutions qui cherchent à proposer sur le marché une nourriture saine et peu chère à base d’insectes."
Il est possible que les insectes se retrouvent dans nos assiettes et pourquoi pas très prochainement dans celles de restaurants étoilés. Bon appétit !
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