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La médaille du jour. Le rugbyman australien James O’Connor et sa satanée cheville

Malgré une cheville en mauvais état, le rugbyman australien James O’Connor a joué deux saisons grace à des médicaments de plus en plus forts. Tout simplement parce qu'il voulait jouer.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
James O'Connor lors du match ASM Clermont - RC Toulon, à Clermont Ferrand (Puy-de-Dôme), le 8 janvier 2017. (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

Dans le rugby, on repousse toujours plus loin les limites de la douleur. C'est le cas du rugbyman australien, James O'Connor. L'ex-Toulonais entre 2015 et 2017, aujourd'hui à Sale en Angleterre, illustre depuis quelques jours ce mal dans lequel est plongé le monde de l'ovalie. L'Australien a posté sur les réseaux sociaux un message qui fait froid dans le dos. L'ailier y explique longuement avoir joué envers et contre tout, durant deux saisons, sérieusement blessé.

Son calvaire a commencé à l'été 2016, lorsqu'il se blesse à la cheville gauche lors de la préparation du championnat avec Toulon. Au lieu de se faire soigner, James O'Connor veut absolument tenter de gagner sa place au sein de l'équipe, aller chercher des titres, lui qui compte pourtant déjà 44 sélections avec le XV d'Australie. Il se tait et serre les dents. "J’étais si déterminé à jouer et remporter une finale avec Toulon que j’ai ignoré tous les signes", écrit-il notamment sur son compte Instagram.

Je me blesse à la cheville. Depuis, je me bats pour jouer.

James O'Connor

sur Instagram

La douleur devient peu à peu tellement forte qu'il en vient à se faire lui-même des piqûres d'anti-douleurs, à s'injecter un anesthésique dans la cheville. &Agrave l'été 2017, bis repetita. Le joueur n'est pas conservé à Toulon après avoir notamment été arrêté par la police, à Paris, en possession de cocaïne. L'Australien s'engage alors avec le club anglais de Sale. Là encore, il ne dit rien et veut gagner sa place à tout prix, la cheville toujours plus douloureuse. Les injections deviennent de la cortisone et un mélange de produit avec du plasma. Il s’entraîne de moins en moins et logiquement, joue de moins en moins, se retrouvant progressivement poussé sur la touche.

Aujourd'hui, il a enfin réagi et mis fin au calvaire. Il vient de se faire opérer et témoigne de ce qu'il a vécu. "Je n’ai subi aucune pression de la part de mon club. Je pensais que j’arriverais à combattre ma blessure par la force. Jamais je ne me suis permis de m’arrêter et de me soigner correctement" et de conclure : "Cela peut sembler drôle mais je n’arrive même à décrire à quel point je suis excité de pouvoir enfin prendre ce temps pour moi, pour récupérer, me soigner correctement et rejouer avec toutes mes forces." À 27 ans, James O’Connor espère revenir sur les terrains la saison prochaine et jouer de nouveau sans aucune douleur.

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