Rentrée du Medef : son président, Patrick Martin, "gêné" que le climatologue Jean Jouzel estime avoir "reçu un accueil glacial"

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Article rédigé par franceinfo
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Le président du Medef Patrick Martin assure à franceinfo avoir réaffirmé son engagement à respecter les Accords de Paris et atteindre la neutralité carbone en 2050, lors de l'université d'été du mouvement.

"Je suis extrêmement gêné." Le président du Medef, Patrick Martin, réagit mardi 5 septembre sur franceinfo aux propos de Jean Jouzel après sa participation à l'université d'été du mouvement. Le climatologue s'est exprimé sur le réchauffement climatique. "J'ai décrit les choses telles qu'elles sont face à un parterre de chefs d'entreprise, et j'ai reçu un accueil glacial", a-t-il raconté aux Échos, dimanche 3 septembre.

"Je m'en expliquerai avec lui [Jean Jouzel]", promet le patron du Medef. "Ce n'est pas comme ça que j'ai vécu les choses", ajoute-t-il. "Dans mon discours inaugural de cette Rencontre des entreprises de France, j'ai réaffirmé notre engagement à respecter les Accords de Paris et atteindre la neutralité carbone en 2050", se défend-il.

L'échange entre Jean Jouzel et le président de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a laissé un goût particulièrement amer au scientifique. "J'ai expliqué pourquoi il était important d'arrêter d'investir dès maintenant dans les énergies fossiles, et de privilégier les énergies renouvelables. Il ne m'a pas dit que j'avais tort, mais en substance, il a expliqué pourquoi il allait continuer comme avant", a-t-il assuré.

"Il faut que nous soyons réalistes"

Patrick Martin, président du Medef

à franceinfo

Pour Patrick Martin, les deux hommes "sont d'accord sur les finalités" mais "pas sur les modalités". "Le propos de Patrick Pouyanné, que beaucoup d'entre nous partagent, c'est qu'il faut que nous soyons réalistes", assure-t-il. "Dire à l'opinion publique française (…) demain matin, on arrête [les énergies fossiles], ça pose un vrai sujet pratique et ça pose un vrai sujet d'acceptabilité", pointe-t-il.

Selon lui, "75 % de notre consommation d'énergie est à ce jour d'origine hydrocarbures". Au passage, il prend la défense de l'entreprise. "Quand je regarde qui sont les gros investisseurs à travers le monde dans les énergies renouvelables, je pense que Total tient largement son rang", affirme-t-il.

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