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Reprise : "Je ne sens pas de frémissement particulier" (Pierre Gattaz)

Le nouveau président du Medef, Pierre Gattaz affiche sa prudence sur l'activité économique française, sans doute pour dissuader le gouvernement d'augmenter la pression fiscale sur les entreprises. Alors que les partenaires sociaux seront reçus en début de semaine prochaine par le gouvernement avant de dévoiler sa réforme des retraites, il continue de plaider pour un allègement des impôts et charges sur les entreprises. 
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Interrogé sur les bons
chiffres de la croissance
(+0,5 au deuxième trimestre), le président du Medef affirme : "Je n'ai pas ressenti
de frémissement particulier. Je suis ravi de cette hausse mais aujourd'hui, il
faut 1,5 de croissance pour créer de l'emploi en France. Il ne faut pas surcharger
les entreprises par des taxes pour créer de la croissance. Le vrai
problème, c'est 11% de chômeurs. Mon obsession, c'est comment on en vient à
bout. Ce mouvement ne se fera que si on fait le choix de l'entreprise donc si
on baisse les impôts et les cotisations sur le coût du travail.

Alors que le
gouvernement s'interroge en ce moment sur les hausses d'impôts
, parlant pour
certains de relâcher la pression fiscale, Pierre Gattaz trouve cette démarche
positive. "On est arrivé à un niveau de taxation extrêmement élevé. Ca
fait 30 ans que ça dure or taxer ce n'est pas réformer. On a utilisé les impôts
et les charges pour régler les problèmes du pays. C'est irresponsable. Aujourd'hui,
nous avons un niveau de charge sur les ménages, sur les salariés et surtout sur
les entreprises qui  est dramatiquement
élevé. Les deux rendez-vous de la rentrée qui sont la retraite et le budget
2014, il faut impérativement les régler sans augmenter du tout les impôts.
"

"Notre rentabilité est très faible en France. Aujourd'hui, si on veut créer de l'emploi, il faut baisser le coût du travail et baisser les impôts."

Le crédit d'impôt compétition
emploi, le CICE, de 20 milliards d'euros d'allègement par an décidé par les
socialistes n'est pas un geste suffisant pour Pierre Gattaz car selon lui, il
ne fait que compenser les 30 milliards qui ont été augmentés depuis juillet
2011 sur les entreprises. "Nous sommes arrivés à des niveaux de
prélèvements obligatoires qui sont ceux de 2008. Les marges des entreprises
françaises sont à 28% par rapport à 40% de moyenne européenne. Notre
rentabilité est très faible en France. Aujourd'hui, si on veut créer de l'emploi,
il faut baisser le coût du travail et baisser les impôts.
"

Pierre Gattaz
ajoute que le "vrai problème ce sont les 35h. Il faut faire le pari de l'entreprise,
de la conquête, de l'innovation. On peut créer des emplois en France mais il
faut un terreau fiscal et social qui soit propice.
"

"l ne faut pas surcharger les entreprises par des taxes pour créer de la croissance. Le vrai problème, c'est 11% de chômeurs."

Le gouvernement
reçoit une dernière fois les partenaires sociaux lundi et mardi prochains avant
de dévoiler sa réforme des retraites
. Le rendez-vous est fixé lundi pour le
Medef. Pierre Gattaz a prévu de dire au Premier ministre que "taxer ce n'est
pas réformer. Ce serait une très mauvaise idée d'utiliser les impôts, la CSG,
les cotisations patronales car on réduirait la compétitivité de nos
entreprises. Il faut augmenter la durée de cotisation à augmenter de 41 à 43
annuités et  augmenter l'âge légal de 62
à 63 à l'horizon 2020.
"

"Si on veut régler définitivement le chômage, ce sera seulement grâce aux entreprises. Tant qu'on taxera les entreprises, on ira vers le chômage de masse."

Pierre Gattaz
insiste : "Si on veut régler définitivement le chômage, ce sera seulement
grâce aux entreprises. Tant qu'on taxera les entreprises, on ira vers le chômage
de masse. Si améliore la compétitivité des entreprises, on peut embaucher des
séniors, des jeunes, des apprentis... Le problème du pays aujourd'hui, c'est que
les entreprises sont exsangues, asphyxiées.
"

Quant à la pénibilité, elle ne doit pas être prise en
compte par les retraites selon le président du Medef. "C'est un problème
de prévention pas de curation
".

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