Les erreurs stratégiques de PSA décortiquées par un analyste automobile
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PSA n'est pas "un malade imaginaire", comme le qualifiait Arnaud Montebourg. "La
perte est vraiment là et il faut que le constructeur réagisse",
confirme Bertrand Rakoto.
A l'origine de cette situation, "un marché un peu déprimé"
mais aussi "des décisions stratégiques" inappropriées. "PSA
a beaucoup investi en Europe, PSA a aussi beaucoup d'usines et d'employés en France.
C'est un choix stratégique, un choix social que l'entreprise paye aujourd'hui
parce que le marché européen n'est pas à la hauteur de ce que PSA prévoyait, la
crise de 2008- 2009 a précédé une seconde crise que l'on vit en
ce moment", analyse
le consultant de RL Polk. Et puis, "les primes à la casse de 2009-2010
ont maintenu le marché au-delà de sa valeur naturelle, qui crée aujourd'hui une
légère dépression du marché français, accentuée par les conditions économiques
actuelle", poursuit Bertrand Rakoto.
Délocalisation
Face à PSA qui produit plus de 40 %
de ses voitures en France, Renault a fait le choix de la délocalisation
massive, ne produisant plus que 22 % de ses véhicules dans l'Hexagone.
Pour Bertrand Rakoto, il faut produire "au plus près des marchés de
distribution". Produire là où les voitures seront vendues — Amérique
Latine et Asie constitue aujourd'hui les marchés les plus porteurs — afin d'"échapper
aux barrières douanières", de répondre aux demandes spécifiques de ces
marchés et de "sourcer localement" la production "pour
que ces pays puissent bénéficier aussi de la filière automobile". Et
dans ce contexte, "les investissements de PSA vers le Brésil et la
Chine ont été faits en demi-teinte, pas suffisamment massivement",
selon l'analyste de RL Polk.
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