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La réforme des rythmes scolaires vue par un maire UMP et un maire PS

Dans trois semaines, 1,5 million d'écoliers, un sur quatre, iront en classe le mercredi, une nouvelle organisation des rythmes scolaires que les communes organisent en ce moment. France Info reçoit deux maires qui mettent cette réforme en place dès cette année, Florent Sainte-Fare Garnot, maire PS de Nevers et Marc Joulaud, maire UMP de Sablé-sur-Sarthe.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Seules 17% des communes ont choisi d'appliquer la réforme dès cette
année, très peu de communes de droite. Pourquoi le maire de Sablé a-t'il décidé
de le faire ? Marc Joulaud explique que c'était un choix largement
majoritaire des écoles de la ville et surtout que depuis de nombreuses années,
la commune a mis en place des activités sur le temps périscolaire. "Nous
disposions donc déjà des compétences, des moyens matériels, humains, des locaux
pour mettre en place les 4,5 jours à la rentrée sans trop de difficulté,
contrairement à beaucoup d'autres communes."

"Une année de progrès scolaire en plus, ce n'est pas négligeable."

Pour Florent
Sainte-Fare Garnot, maire PS de Nevers, la mise en place de cette réforme dès
cette rentrée représente plus qu'un soutien au gouvernement. "C'est
une réflexion sur les apprentissages. On s'est
rendu compte avec la semaine des quatre jours qu'une bonne partie des savoirs
qui étaient enseignés n'étaient pas appris. Une fois que le consensus
scientifique était acquis sur les 4,5 jours, il nous a paru important de ne pas
attendre car après tout, une année de progrès scolaire supplémentaire ou au
moins une année de qualité d'enseignement en plus, ce n'est pas négligeable."

Pour éviter le piège d'un système qui ressemblera à la garderie, la
ville de Nevers va mettre en place des animations tournantes dans la semaine
par quartier. "La vraie contrainte pour faire plus, c'est de trouver des
animateurs
, explique Florent
Sainte-Fare Garnot. C'est surtout une
question budgétaire. Cette réforme est un vrai progrès mais elle
intervient  à un moment où les communes
connaissent la crise. Il a fallu trouver le réglage à Nevers entre la qualité
et la capacité à trouver des financements.
"

"Il faut remonter au sens de cette réforme, c'est-à-dire améliorer l'apprentissage de nos enfants."

Un décret passé il y a quelques jours change le taux d'encadrement des
enfants. Désormais, en maternelle, un animateur pourra s'occuper de 14 enfants et
non plus 10, pendant qu'en primaire, un seul animateur sera nécessaire pour s'occuper
de 18 enfants au lieu de 14. Un danger pour la sécurité des enfants selon
certains. Le maire de Sablé rappelle qu'on est dans un cadre très sécurisé,
celui de l'école. "Il faut remonter au sens de cette réforme, c'est-à-dire
améliorer l'apprentissage de nos enfants. Notre responsabilité de maire c'est de
nous tourner vers l'intérêt général. Il passe par l'intérêt des enfants
."

Selon Marc Joulaud, le
problème de cette réforme, c'est d'être suffisamment bien doté pour la mise en
place de la réforme. "C'est sans doute l'un des points faibles de la
réforme de M. Peillon"
 pointe le maire de Nevers. "Assurer
ce service public nouveau, en trouver le budget, c'est possible parce que c'est
un choix politique,"
 conclut depuis Sablé Florent Sainte-Fare Garnot.

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