La sécheresse aux Etats-Unis et en Europe centrale a des répercussions importantes sur les cours des céréales. Les prix ont grimpé depuis la mi-juin. Le blé se vend près de 250 euros la tonne, 20% de plus qu'il y a un mois et demi. "En France, la situation est correcte, les volumes sur les céréales sont plutôt bons ", rassure Xavier Beulin. Une situation du coup favorable aux céréaliers de l'hexagone. Cette hausse des cours leur permet de vendre leur récolte à des prix record.Mais le bénéfice risque d'être de courte durée, prévient Xavier Beulin qui s'inquiète surtout pour le secteur animalier. "Ce n'est pas bon pour les éleveurs qui vont subir de plein fouet la hausse des matières premières ", souligne le président de la FNSEA. La grande difficulté aujourd'hui "c'estde remettre de la régulation sur les marchés agricoles ", estime-t-il. "Nous souffrons d'une vision trop "courtermiste" desgrands décideurs politiques de ce monde, comme si nous pouvions gérer l'alimentationet l'agriculture comme l'industrie, c'est à dire sans stock et sans stratégie sur le moyen-long terme ",poursuit-il, insistant sur l'urgence de "lutter contre la spéculation "sur la matière première agricole et de "réinvestir dans unepolitique de stockage ".Faut-il craindre une augmentation des prix du pain,du lait, de la viande ? "Il n'y a pas d'automatisme réel ", répondXavier Beulin, qui demande " ardemment " que la grandedistribution revoie ses tarifs. Mais si hausse il y a, elle sera de toutesfaçons "très modérée ", de l'ordrede 1 à 15 centimes en fonction du produit.La PAC sera l'un des gros dossiers de la rentrée, avecune concertation à partir du 7 septembre avec le gouvernement. Et Xavier Beulind'insister à nouveau sur la "nécessité de doter l'Europe d'un certainnombre de mécanismes de régulation des marchés ".