Cet article date de plus d'onze ans.

La France en Centrafrique: Fabius fixe "six mois" comme objectif

Invité de France Info ce vendredi matin, le ministre des Affaires étrangères a commenté la mort de Nelson Mandela mais aussi le début de l'intervention française en Centrafrique. Il a parlé d'une "intervention qui doit être courte, de l'ordre de six mois".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

Aujourd'hui il y en a plus de 650 (militaires
français en Centrafrique) et nous allons doubler d'ici à la fin de la semaine.
A partir du moment où la résolution aux Nations Unies était adoptée, nous
avions imaginé que dimanche les troupes seraient déployées. Mais vous avez vu
les exactions abominables qui ont eu lieu hier matin et donc le président de la
République a décidé avec sagesse que l'opération devait commencer. Les renforts
sont en train d'arriver et déjà cette nuit nos troupes ont patrouillé dans Bangui.
Ce qui a permis d'éviter toute une série d'exactions
", assure Laurent
Fabius.

 L'intervention
en Centrafrique : "D'abord une responsabilité africaine"

 Le ministre des Affaires étrangères déplore que la France
soit seule, parmi les Européens, à intervenir sur le terrain : "Parmi les
Européens, il y a beaucoup de réserves. D'abord parce qu'il n'existe pas
d'Europe de la défense. Ensuite parce que certains pays, comme l'Allemagne, ont
comme règle de ne pas intervenir militairement. On trouve que l'efficacité
française est finalement assez commode".

 Laurent Fabius insiste sur le relais que les troupes
africaines doivent prendre sur place : "Les forces françaises vont
s'occuper de Bangui et des deux routes, l'une qui monte vers le Nord, vers le
Tchad et l'autre qui va vers le Cameroun. Il y aura aussi des élements qui vont
se déployer, en liaison avec les Africains, puisque c'est d'abord une
responsabilité africaine, dans le reste du pays."

"Ce n'est pas
un génocide, mais bien une grenade dégoupillée"

Il y a quelques jours, le ministre des Affaires
étrangères estimait que le pays était "au bord du génocide" . Il
n'utilise plus ce mot, mais s'alarme d'un "début d'opposition religieuse,
entre groupes chrétiens et groupes musulmans. On a tous les éléments d'une
poudrière, pour la Centrafrique et pour la région (...) On ne peut pas admettre
qu'il y ait une zone d'implosion aussi fragile".

  Est-ce que Michel Djotodia, le président par intérim de
la RCA, peut rester au pouvoir dans ces conditions?

 "Il est venu dans des conditions discutables
puisqu'il était lui-même l'ex-chef de la Séléka
(l'ex-rébellion ndlr). Et puis
il a dissout la  Séléka qui n'est pas
vraiment dissoute. Donc c'est une complexité extraordinaire. Si aujourd'hui,
aux difficultés – c'est un mot mineur – qui existent en Centrafrique on
surajoutait le fait que le président ne serait plus là... On n'a pas besoin de
difficultés supplémentaires".

Mandela, un
"mélange d'humanité et d'autorité"

"Mandela, je l'ai rencontré plusieurs fois aussi
bien à Paris qu'en Afrique du Sud. C'était un homme qui frappait d'abord par
son physique. C'était un mélange d'humanité et d'autorité. Et quand on
réfléchit, il y a peu de personnage dans l'histoire dont la silhouette incarne
une idée. Gandhi, la non-violence, Einstein, la science, de Gaulle,
l'indépendance. Et il y aura Mandela, la lutte contre le racisme et la
réconciliation nationale. Je dirais qu'il avait un physique moral".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.