Aujourd'hui il y en a plus de 650 (militairesfrançais en Centrafrique) et nous allons doubler d'ici à la fin de la semaine.A partir du moment où la résolution aux Nations Unies était adoptée, nousavions imaginé que dimanche les troupes seraient déployées. Mais vous avez vules exactions abominables qui ont eu lieu hier matin et donc le président de laRépublique a décidé avec sagesse que l'opération devait commencer. Les renfortssont en train d'arriver et déjà cette nuit nos troupes ont patrouillé dans Bangui.Ce qui a permis d'éviter toute une série d'exactions ", assure LaurentFabius. L'interventionen Centrafrique : "D'abord une responsabilité africaine" Le ministre des Affaires étrangères déplore que la Francesoit seule, parmi les Européens, à intervenir sur le terrain : "Parmi lesEuropéens, il y a beaucoup de réserves. D'abord parce qu'il n'existe pasd'Europe de la défense. Ensuite parce que certains pays, comme l'Allemagne, ontcomme règle de ne pas intervenir militairement. On trouve que l'efficacitéfrançaise est finalement assez commode". Laurent Fabius insiste sur le relais que les troupesafricaines doivent prendre sur place : "Les forces françaises vonts'occuper de Bangui et des deux routes, l'une qui monte vers le Nord, vers leTchad et l'autre qui va vers le Cameroun. Il y aura aussi des élements qui vontse déployer, en liaison avec les Africains, puisque c'est d'abord uneresponsabilité africaine, dans le reste du pays.""Ce n'est pasun génocide, mais bien une grenade dégoupillée"Il y a quelques jours, le ministre des Affairesétrangères estimait que le pays était "au bord du génocide" . Iln'utilise plus ce mot, mais s'alarme d'un "début d'opposition religieuse,entre groupes chrétiens et groupes musulmans. On a tous les éléments d'unepoudrière, pour la Centrafrique et pour la région (...) On ne peut pas admettrequ'il y ait une zone d'implosion aussi fragile". Est-ce que Michel Djotodia, le président par intérim dela RCA, peut rester au pouvoir dans ces conditions? "Il est venu dans des conditions discutablespuisqu'il était lui-même l'ex-chef de la Séléka (l'ex-rébellion ndlr). Et puisil a dissout la Séléka qui n'est pasvraiment dissoute. Donc c'est une complexité extraordinaire. Si aujourd'hui,aux difficultés – c'est un mot mineur – qui existent en Centrafrique onsurajoutait le fait que le président ne serait plus là... On n'a pas besoin dedifficultés supplémentaires".Mandela, un"mélange d'humanité et d'autorité""Mandela, je l'ai rencontré plusieurs fois aussibien à Paris qu'en Afrique du Sud. C'était un homme qui frappait d'abord parson physique. C'était un mélange d'humanité et d'autorité. Et quand onréfléchit, il y a peu de personnage dans l'histoire dont la silhouette incarneune idée. Gandhi, la non-violence, Einstein, la science, de Gaulle,l'indépendance. Et il y aura Mandela, la lutte contre le racisme et laréconciliation nationale. Je dirais qu'il avait un physique moral".