Irak, Yémen, Syrie : "Al-Qaïda s'est lancée dans une stratégie de déstabilisation"
Le retour d'Al-Qaïda ? "Il y a une stratégie concertée
et assez bien organisée pour déstabiliser plusieurs pays ", affirme François
Géré, président et fondateur de l'Institut français d'analyse stratégique.
D'après le spécialiste en géostratégie, l'organisation islamiste "joue à
un jeu de billard à trois bandes " très complexe entre le Yémen, la Syrie
et l'Irak. Même si chaque situation à ses spécificités.
Une "impression trompeuse "
Au Yémen, après la fermeture de plusieurs ambassades
occidentales, le gouvernement vient d'annoncer avoir déjoué une vaste opération
terroriste qui visait à prendre d'assaut un terminal pétrolier et plusieurs
villes du pays.
Le Yémen serait-il la nouvelle base arrière d'Al-Qaïda ?
"C'est une impression trompeuse. Le pays n'a jamais cessé de constituer un
théâtre d'affrontement complexe entre ses différentes composantes ethniques,
sectaires et religieuses. Depuis le départ du président Saleh, des mouvements
salafistes radicaux profitent de l'instabilité du pays ".
"De nouveaux horizons "
Al-Qaïda peut
également compter sur l'arrivée de "quantités de militants venants de
toute la péninsule arabique mais aussi d'Irak, de Syrie et de combattants du
Mali à la recherche de nouveaux horizons ".
Depuis quelques semaines, l'Irak est confronté à une vague de violence
inédite depuis cinq ans. Des attentats revendiqués par des organisations
proches ou affiliées à Al-Qaïda ont fait plusieurs centaines de victimes dans
le pays.
Les chiites dans le collimateur
"Il y a clairement une stratégie de s'en prendre à un pouvoir
dominé par les Chiites et donc de remettre en question le pouvoir en Irak ". D'après
le spécialiste en géostratégie, Les islamistes "profitent du départ des Etats-Unis
et surtout de frontières incroyablement poreuses " dans la région en raison
du conflit syrien.
Une stratégie globale qui vise également, d'après François
Géré, à contester l'influence du régime chiite iranien.
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