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COP 27 : qui est Simon Stiell, le nouveau patron de l’ONU climat ?

L’intrus de l’actu donne chaque soir un coup de projecteur sur une personnalité qui aurait pu passer sous les radars de l’actualité.

Article rédigé par franceinfo - Bérengère Bonte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Simon Stiell, lors de la COP 26 à Glasgow, le 12 novembre 2021. (BEN STANSALL / AFP)

Il est l'homme qui regarde les températures anormalement élevées de ces jours-ci avec à la fois inquiétude et espoir. Simon Stiell est le nouveau patron de l’ONU climat, plus précisément le nouveau secrétaire général de l’UNFCCC, pour Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Nommé en août 2022, il vient de prendre ses fonctions et pilote l’organisation des Conférence des parties (COP), ces grands sommets de l’ONU sur le climat. La prochaine s’ouvre à la fin de cette semaine en Égypte, à Charm el-Cheikh.

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Si Simon Stiell nourrit, paradoxalement, un peu d’espoir c’est qu'une météo anormale comme ça en novembre-décembre aide sans doute au réveil des consciences. De même, un typhon en pleine COP, cela arrive quasiment tous les ans, entraîne le lendemain matin à la tribune le délégué philippin, les larmes aux yeux. Il y a toujours cette part de théâtre dans ces COP.

À Charm el-Cheikh où l'enjeu est vraiment de récolter de l’argent pour réparer les dégâts et financer l’adaptation des pays en développement, cela pourrait les aider. Ceci dit, il a aussi lancé un cri d’alarme il y a quelques jours, disant que pour rester sous le 1,5° C de hausse d’ici la fin du siècle, il allait falloir réduire bien davantage les émissions de CO2. Il faudrait des émissions plus basses de 43%.

Originaire d'un paradis menacé

Il faut dire aussi que ses origines personnelles le placent vraiment au cœur du sujet. Ce nouveau patron de l’ONU climat vient de la Grenade. Tout petit État insulaire de 110 000 habitants au milieu de la mer des Caraïbes, à côté de la Barbade, Sainte Lucie. Un paradis menacé de disparaître avec la montée des eaux.

Il était ministre de la Résilience climatique et de l’environnement depuis cinq ans. C'est un homme qui n'a pas 50 ans, assez gros charisme, totalement chauve. Sur sa page Facebook, comment il se présentait dans cette vidéo en musique, devant la mer."Je m'appelle Simon Stiell, je suis ministre de la Résilience climatique qui est la capacité d'une nation à s'adapter au changement climatique."

Dans les COP, les représentants de ces tous petits États qui sont des nains diplomatiques mais qui ont voix au chapitre comme les Américains ou les Russes, on les remarque. Lui c’est vraiment une figure de l’action climatique. "Un courageux", m’a dit Marlow Hood, un confrère anglo-saxon de l’AFP qui couvre ces COP depuis près de 20 ans. À Madrid en 2018, parmi les petits États, personne n’osait dire haut et fort que la Chine ne pouvait plus être considérée comme les autres pays émergents et devait faire plus d'efforts. C’était devenu le plus gros émetteur de CO2 de la planète. Il avait été le seul à le dire. De façon très diplomatique, pas du tout théâtral pour le coup, mais très ferme.

Un homme venu de la tech

Simon Stiell n'est pas un homme qui vient de l’environnement ou de la nature. C'est un homme de la tech. Un ingénieur, formé à la Metropolitan University de Londres avec aussi une maîtrise en administration des affaires à l’université de Westminster. Quatorze ans de carrière à des postes de direction dans des entreprises pionnières : des start-up de la Silicon Valley ou de grandes entreprises, comme Nokia et GEC Plessey Telecommunications. Et puis il est rentré à la Grenade. En 2013, comme Ministre de l’Éducation puis ministre d’Etat chargé du Développement des ressources humaines et de l’environnement. Il s’est occupé d’agriculture, des terres, des forêts et des pêches.

Ce n'est pas lui qui préside la COP, c'est le ministre égyptien. Le secrétaire exécutif en général est à ses côtés, à la tribune. Simon Stiell a une telle expérience de ces COP, et des relations bilatérales ou multilatérales. Évidemment, ce nouveau rôle va l’obliger à plus de neutralité. Sa prédécesseure, l’ancien ministre mexicaine Patricia Espinosa, qui était aussi considérée comme très dynamique, pro active comme ministre de l’Environnement s'était révélée très timide comme secrétaire générale. Simon Stiell a visiblement un style beaucoup plus direct. On lui souhaite d'arriver à le garder.

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