Zone euro : accord à Bruxelles cette nuit et Sarkozy à la télé ce soir
De nombreux ténors de l'UMP clament leur satisfaction et vantent les talents de négociateur et la stature de chef d'état de Nicolas Sarkozy. Christian Jacob sur Europe 1 estime qu'on "peut vraiment se féliciter de cet accord ; c'est là qu'on voit qu'on a besoin d'avoir des chefs d'état sur-dimensionnés pour résister dans cette période de crise ; on peut tous être fiers d'avoir un président de la République de ce niveau dans des périodes comme celle-ci".
L'opposition moins enthousiaste
Sur France Info, l'écologiste Daniel Cohn Bendit minimise la réussite de cette nuit :"c'est vraiment une petite étape, c'est un tout petit pas, mais je ne crois pas qu'ils (les dirigeants européens, ndlr) aient conscience qu'il faut accélérer l'intégration européenne".
Un accord a été trouvé, c'est bien, enchaîne le socialiste Michel Sapin sur BFM TV. Mais c'est au prix fort : la Chine s'immisce dans le concert des nations européennes ; elle va mettre la main au porte-monnaie, et c'est une mauvaise nouvelle, selon l'ex-ministre de l'économie socialiste : "Vous pensez que la Chine va sans aucune contre-partie apporter son soutien à l'Europe ? C'est se mettre en situation de faiblesse par rapport à un pays vis à vis duquel aurait fallu être en situation de force".
Les pays de la zone euro ont fini par s'entendre dans le dos des autres pays européens, reconnaît Gérard Longuet sur France Info. Le ministre de la défense assume cette Europe à 2 vitesses : "tout le monde peut accéder à l'euro dés lors que l'on en accepte le principe ; je rappelle que la Grande Bretagne l'a toujours refusé ; et donc elle paie ses propres choix politiques".
_ Dernière question : combien l'accord conclu cette nuit va-t-il coûter aux français ? "Rien", répond tout simplement François Baroin, le ministre de l'économie, sur RTL : "dans le plan précédent, les états directement prêtaient à la Grèce ; dans le plan actuel nous apporterons des garanties au fond européen".
Après les décisions, les explications à la télé
Nicolas Sarkozy sera ce soir à 20h15 sur TF1 et France 2.
Après 8 mois d'abstinence cathodique, c'est le retour du président en prime-time dans le petit écran. Retour à un moment jugé opportun, après la primaire du PS qui a accaparé les antennes et au milieu d'une séquence internationale importante, au lendemain du sommet européen et une semaine avant le G20 de Cannes. Le chef de l'Etat entend faire de sa crédibilité sur la scène mondiale un argument de campagne, face à un François Hollande qui n'a jamais été aux responsabilités.
Avant goût de la tonalité de ce soir avec Christian Jacob, patron des députés UMP, invité d'Europe 1, et qui refait le portrait du candidat socialiste : "ce monsieur qui n'a jamais assisté à une réunion européenne [...] que Monsieur Hollande ait la décence à la fois de se taire et ensuite d'apporter le soutien aux initiatives du président de la République"
Officiellement, l'unique but de l'intervention de ce soir est de faire de la pédagogie, répondre aux questions que les français se posent. Faut-il sauver la Grèce, aider les banques, sortir de la zone euro. Peut être l'occasion de répondre aux extrêmes, souligne son entourage, notamment le Front National qui surfe sur la crise européenne. Répondre peut-être aussi à Arnaud Montebourg et sa démondialisation qui ont eu un certain écho lors de la primaire socialiste.
Les conseillers de l'Elysée promettent un discours de vérité
Mais ils doutent que le président fasse des annonces sur de nouvelles mesures de rigueur. Dans la majorité, de plus en plus de voix évoquent une hausse ciblée de la TVA pour faire face à une panne de croissance l'an prochain. Plutôt embarrassant pour le président qui a toujours répété qu'il n'avait pas été élu pour augmenter les impôts. Toucher la TVA, "c'est une piste" reconnait toutefois ce matin le ministre de l'Economie François Baroin, invité de RTL avant de préciser que "le débat n'est pas tranché".
Pas tranché, mais qui serait de bonne augure renchérit sur Canal Plus. Alain Minc, conseiller de Nicolas Sarkozy : "tous les pays d'Europe ont depuis quatre ans augmenté la TVA [...] si la gauche arrive au pouvoir elle augmentera aussi la TVA".
Une intervention télévisée dont les conditions sont critiquées par l'opposition
Le PS regrette le choix d'une société de production détenue par le groupe Lagardère, le choix des deux journalistes aussi, Jean-Pierre Pernault et Yves Calvi, qui n'aurait été que le fait du président, le choix du réalisateur enfin, qui avait participé à l'organisation de meetings de Nicolas Sarkozy en 2007. A l'Elysée, on balaie toutes ces critiques : après les primaires socialistes qui ont occupé les écrans pendant des semaines, "c'est l'hôpital qui se moque de la charité", fait-on valoir.
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