Vincennes-Concorde : l'affiche du week-end a-t-elle tourné au match nul ?
Nicolas Sarkozy et François Hollande tous muscles
dehors. Joute de plein air au cœur ou aux abords de la capitale pour les deux
favoris. Meeting à la Concorde pour le candidat de l'UMP, à Vincennes pour
celui du PS. Match de la mobilisation et match nul si l'on en croit les
chiffres annoncés par Jean-François Copé et Najat Vallaud-Belkacem, qui
semblaient avoir accordé leurs violons : plus de 100.000 personnes, revendiquent
en cœur le secrétaire général de l'UMP et la
porte-parole de François Hollande.
Chiffre invérifiable, évidemment, mais s'agissait-il de
la même foule ? Sûrement pas. "J'ai donné rendez-vous à la France que
l'on entend jamais, parce qu'on ne lui donne jamais la parole ", lance le
président candidat. Nicolas Sarkozy qui
cherche toujours à s'adresser à la "majorité silencieuse ". "Cette
majorité ne sera pas silencieuse. Elle sera audacieuse et elle n'aura qu'un
seul visage, le visage de la France ", répond François Hollande pour qui Il
n'y a de majorité que celle qui donne de la voix dans les urnes.
Majorité silencieuse contre majorité audacieuse, duel
de formules et sources d'inspiration différentes
Place de la Concorde, le président candidat reprend
ainsi la formule de Jean-Paul II : "N'ayez pas peur, ils ne
gagneront pas si vous décidez que vous voulez gagner ". Ce qui résume bien
le message de la Concorde. La défaite annoncée par les sondages est loin d'être
acquise. A Vincennes, message inverse : la victoire n'est pas encore
assurée. "Ne nous laissons pas engourdir ", avertit le candidat
socialiste, qui fait lui du John Fitzgerald Kennedy : "Ma responsabilité
c'est d'ouvrir un nouveau temps et de fixer une nouvelle frontière pour une
nouvelle France ".
La "nouvelle frontière " de JFK, remise au goût du jour
donc. Mais ce n'est pas l'ancien président américain qui crie au plagiat. C'est
plutôt Jean-Luc Mélenchon, qui pique-niquait hier à Pau au lendemain d'un
meeting géant sur la plage du Prado à Marseille et qui estime avoir lancé
l'idée des mobilisations de plein air : "Progressivement on a été imité
mais jamais égalé. Nos adversaires espéraient nous sortir de la scène dans la
dernière ligne droite. Je pense qu'avec la plage du Prado nous sommes bien
ancrés ".
Des rassemblements de plein air parisiens, raillés
hier par la candidate du FN. Marine Le Pen qui tenait meeting sur ses terres
d'élection à Hénin Beaumont. "Les bobos qui iront voir Nicolas à la Concorde
après le brunch avant de filer en Vélib' à Vincennes pour voir si François a
une cravate plus cool que celle de Nicolas... "
La dérision pour Marine Le Pen, la relativisation
pour François Bayrou. "Ce n'est pas à la dimension des foules qui assistent
les meetings qu'on mesure la vérité des discours qu'on y tient ", a
déclaré le candidat du MoDem qui a lui rempli aux 3/4 une salle de 2.000
personnes à Marseille. François Bayrou qui
a accusé François Hollande et Nicolas Sarkozy de mensonges sur la situation du
pays.
Renvoyer dos à dos les favoris, un sport auquel s'est
également livré Nathalie Artaud en meeting au Zénith de Paris : "Si
les travailleurs ont toutes les raisons d'exécrer Nicolas Sarkozy, ils n'en n'ont
aucune, vraiment aucune de faire confiance à François Hollande ", assure la
candidate de LO.
Nicolas Sarkozy et François Hollande seront tous deux
aux obsèques de Raymond Aubrac ce matin. Ils sècheront tous les deux aussi
l'émission Mots Croisés ce soir sur France 2. Les 10 candidats
étaient conviés à débattre, mais ceux de l'UMP, du PS, ainsi que du Front de Gauche,
du Font National et du MoDem se feront représenter. Seuls les prétendants
largement en dessous de 10% dans les sondages seront en personne sur le
plateau.
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