Transparence : les députés PS font de la résistance
La principale mesure de moralisation qui coince c'est la publication
du patrimoine des élus. C'est celle où la résistance est la plus forte. Quelle
que soit l'appartenance politique à l'exception notable, des écolos, partisans
eux de la transparence depuis longtemps.
L'état d'esprit des
députés socialistes
Le député PS de Meurthe et Moselle, Christian Eckert : "On
n'est pas sur une bonne démarche. Il y a des limites sur la vie privée qu'il
est difficile de franchir. Ce n'est pas une fronde. Il faut tourner cette page
et revenir aux vrais problèmes des Français. Je crois que les problèmes d'emplois
et sociaux ne se régleront pas à coups de divulgation de patrimoine. "
Christian Eckert n'est pas du tout un cas isolé et un
trublion. Un autre exemple, le député PS du Gers et porte-parole du groupe, Philippe
Martin : "Si l'objectif c'est de traquer le mensonge, alors la
publication n'est peut-être pas nécessaire ou ne correspond pas à l'objectif
poursuivit. On comprend bien la volonté du président de la République. On veut
simplement l'aider à aboutir à l'objectif qu'il s'est fixé, c'est-à-dire qu'il
n'y ait plus jamais de tricherie et de menteur sur le patrimoine que les
parlementaires ont pu dans leur vie politique acquérir ou faire augmenter. "
Un vote malgré tout
Tous ces élus ne veulent pas que leur patrimoine soit rendu
public, mais ce n'est pas pour cela qu'ils voteront contre cette loi.
Beaucoup de députés promettent d'apporter des modifications
au texte et c'est parfois assez subtil pour ne pas froisser l'Elysée. Par
exemple, Thierry Mandon, le vice-président du groupe socialiste, dit qu'il veut
plus de transparence mais pas la publication de tout le patrimoine : "Il
faut être très exigeant sur la déclaration. Ce n'est pas assez dit. On doit
tout déclarer y compris pour ceux qui sont proches de nous. En revanche il faut
être précautionneux sur la publicité. Il y aura des amendements parlementaires
qui consolideront l'effort de transparence et de déclaration, encadreront la
publicité, renforceront les sanctions en cas de mensonge d'un parlementaire ou
d'un responsable politique. "
Détourner le regard
Et puis, il y a une autre technique qui sera utilisé dans
l'hémicycle, celle qui consiste à détourner le regard. C'est la technique de
Pascal Cherki, député socialiste de Paris : "Pas que les députés, tous
ceux qui ont une parcelle de responsabilité dans la société et puis le patron.
J'aimerais bien que les Français connaissent dans le détail le patrimoine de M.
Pinault, le patrimoine de M. Bouygues. Je ne comprends pas pourquoi, ces
gens-là qui ont parfois plus de pouvoir que les députés, pourraient échapper à
une transparence qui est nécessaire en démocratie. "
Le résultat de tout cela et en particulier des réticences
des députés socialistes, c'est que le projet de loi de moralisation sera sans
doute bien moins astreignant que prévu. La République exemplaire restera sans
doute un idéal à atteindre.
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