Retailleau sur la loi Travail : "Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on a raison"
Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, a critiqué vendredi sur France Info les méthodes du gouvernement sur le projet de loi de réforme du Code du travail : "Comme d'habitude, ce sera une loi pour rien, elle sera dévitalisée, ce sera un faux-semblant de loi ". Le président du conseil régional des Pays de la Loire estime que le gouvernement va reculer face aux manifestations de mercredi qui ont rassemblé entre 220.000 et 500.000 personnes en France.
Interrogé également sur la mobilisation des organisations de jeunesse, Bruno Retailleau a dit comprendre en quelque sorte le gouvernement : "Ces jeunes font peur, ils ont fait peur à la droite, ils font peur à la gauche, c'est terrible car ils sont les représentant d'une forme de conservatisme, c'est pas parce qu'on est jeune qu'on a raison ". Mais le sénateur a déploré le manque d'autorité du chef d'Etat : "Il y a une démission de l'Etat, une faiblesse, une fragilité terrible que les Français sentent bien finalement ".
"Arrêtons de voir dans l'impôt l'avenir de l'humanité "
Le président du groupe Les Républicains au Sénat n'est pas opposé au projet de réforme du Code du travail : "Nous étions prêts, mon groupe les Républicains aurait voté les articles qui allaient dans le bon sens. Il faut dépasser les clivages politiques quand il y a l'intérêt supérieur du pays qui est en jeu et faire reculer le chômage c'est l'intérêt général ".
Sur la volonté du gouvernement de surtaxer les CDD pour inciter les entreprises à embaucher en CDI, Bruno Retailleau a déclaré : "Ca me fait rire, car c'est typiquement la gauche française qui voit dans chaque taxe et dans l'impôt une forme de rédemption. (...) de grâce, arrêtons dans un pays les plus taxés, les plus fiscalisés au monde, de voir dans l'impôt l'avenir de l'humanité ".
ZAD NDDL : "Je ne peux pas me déplacer librement sans risquer ma propre sécurité "
Bruno Retailleau a dénoncé la situation dans la ZAD (Zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes. "Il y a quelques semaines encore, les riverains n'en pouvaient plus. Il y a eu une brigade de gendarmerie attaquée, une voiture de gendarmerie incendiée, on a une zone de violence ." Celui qui est également président du conseil régional des Pays de la Loire a raconté l'histoire de cette femme qui a voulu lancer une pétition : "Quelques jours après on saccage sa maison. Je veux aller dans sa maison, et la préfecture de région me dit 'N'y allez pas on est pas capables de garantir votre sécurité '". "Je suis président de région, élu de la République et je ne peux pas me déplacer librement sans risquer ma propre sécurité (...) mais ça veut dire quoi ? ", a réagi le sénateur.
Bruno Retailleau s'est également dit exaspéré par les actions des opposants qui à "chaque fois donnent de fausses informations ". "On est à 160 décisions de justice toutes favorables ", a déclaré le sénateur. Le président du conseil régional des Pays de la Loire a remis à Manuel Valls une pétition qui a recueilli 20.000 signatures pour réclamer l'évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Bruno Retailleau avait été accusé par les Anonymous d'avoir trafiqué cette pétition. Il s'en est défendu sur France Info : "Le traitement informatique a été contrôlé par un huissier. (...) Je mets au défi quiconque de trouver un seul doublon sur la liste des 20.000 noms que j'ai remise à Manuel Valls ."
Candidature de Fillon à la primaire : "Ce n'est pas fichu du tout, rien n'est joué "
Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, a de nouveau apporté, vendredi sur France Info, son soutien à François Fillon dans la course à la primaire de la droite et du centre pour 2017. "Il exprime un bon milieu entre une forme de radicalité et une forme de sérénité ", a estimé Bruno Retailleau. Le sénateur a commenté un sondage qui présente Francois Fillon comme un outsider : "Ce n'est pas fichu du tout, rien n'est joué. Les sondeurs sont incapables de sonder quoique ce soit. (...) Là, le corps électoral, on ne le connaît pas, on ne sait pas qui va voter ."
Bruno Retailleau a ajouté "qu'à partir du moment où il y a une dizaine de candidatures, l'évidence elle n'est là pour personne ". Interrogé sur l'intérêt d'une primaire, Bruno Retailleau a avoué qu'il ne faisait pas partie des "fanatiques de la primaire (...) mais s'il n'y a pas de primaire, nos candidats se battront au premier tour [de la présidentielle - NDLR] et nous serons éliminés ".
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