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R-UMP : le groupe provisoire parti pour durer

Une cinquième rencontre entre Jean-François Copé et François Fillon est prévue aujourd'hui. Mais les frères ennemis de la droite ne semblent pas prêts à fumer le calumet de la paix. Et à l'Assemblée, le nouveau groupe R-UMP, formé par l'ancien premier ministre, semble parti pour durer.
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"Il n'y a que le provisoire qui dure" : vieux proverbe bien connu en matière de construction de bâtiments publics ou de création d'impôts. Il est en passe de s'appliquer au groupe parlementaire R-UMP, ou RUMP. Les tractations ont beau se poursuivre pour éviter le schisme, le député filloniste Lionel Tardy ne voit toujours rien venir : "Je pense que les choses vont durer. ce qui me fait plus de souci c'est que dans les discussions entre Jean-François Copé et François Fillon, on n'a plus de deadline. Tous les éléments qui étaient là pour faire en sorte que les choses s'améliorent sont tous passés. Tout est en place maintenant et il ne s'est rien passé ".

Et les négociations avancent à peu près aussi vite qu'un escargot centenaire : ce week end encore, Jean-François Copé répétait qu'il ne voulait pas de nouvelles élections avant les municipales de 2014.

Le groupe R-UMP prend ses marques

Le guichet embauche est ouvert chez François Fillon : il serait en train de recruter une dizaine de collaborateurs pour faire fonctionner son groupe dissident qui compte 73 députés, contre 122 restés au groupe UMP. Pas vraiment le signe d'une dissolution prochaine, comme le note le député copéiste Sébastien Huygues : "Je crains que l'objectif ce soit d'avoir son petit chez lui. Un certain nombre d'élus qui ont dans un premier temps adhéré à ce groupe pourraient se poser des questions. Je pense à certains qui ont soutenu François Fillon parce qu'ils aimaient la personnalité de François Fillon en vue de l'échéance 2017. Je pense que ceux là n'ont pas vocation à rester dans un groupe dissident à l'Assemblée nationale ".

Mercredi, le nouveau groupe va pouvoir remplir ses coffres : le bureau de l'Assemblée devrait lui attribuer 1,4 million d'euros par an pour son fonctionnement, ce qui ampute d'un tiers le budget du groupe UMP canal historique, qui n'aura plus "que" deux millions d'euros. Un véritable pas en plus vers la scission, ce qui commence à inquiéter même les partisans de François Fillon, le député du Nord Gérald Darmanin : "C'est une menace sérieuse. Si vous ne connaissez pas la signification du verbe s'éclater, s'atomiser, ça se décline à tous les temps, à toutes les personnes, façon puzzle aux quatre coins de Paris. Donc l'UMP existante éclate, mais lui éclate donc on est tous atomisés et on existe plus ".

Risque de divorce

Si le groupe n'est pas dissout en octobre 2013, prochaine rentrée parlementaire, les députés du R-UMP pourront changer de places dans l'hémicycle, symbole visible du divorce. Le copéiste Marc-Philippe Daubresse espère ne pas en arriver là : "On n'a aucune raison d'être séparés alors qu'on pense la même chose et qu'on a un adversaire commun. En plus c'est grotesque, Rump, je pense qu'il faudrait trouver autre chose ".

Car "rump" en anglais veut dire croupion, mais le croupion se sent pousser des pattes : une énigme pour les biologistes aussi bien que pour les politologues.

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