Quel niveau d'abstention le 22 avril ?
Avant de scruter les partis politiques pour comprendre leur stratégie, regardons les chiffres des instituts de sondages. On sait que les Français jugent assez sévèrement l'intérêt de cette campagne présidentielle. Iront-ils voter ? Brice Teinturier, de l'institut Ipsos : "On est probablement à un niveau potentiel d'abstention qui sera certes supérieur à 2007 (un record de participation et une abstention de seulement 16%) ; mais on est pas du tout sûr [...] d'atteindre le record d'abstention de 2002 qui était de 28%. On pourrait se situer entre ces deux extrêmes avec un abstention de 22%-23%".
Cela fait quand même entre un inscrit sur quatre ou un inscrit sur cinq qui n'a pas l'intention aujourd'hui d'aller voter. A l'UMP, on rajoute à ce chiffre ceux qui hésitent. De quoi faire mentir les pronostics comme aime le répéter Nicolas Sarkozy. Guillaume Peltier, de l'équipe de campagne du Président sortant : "On sait aujourd'hui globalement que 60% de français ont fixé leur choix [...] il reste quand même 15 millions de français qui n'ont pas fixé définitivement leur choix [...] tout reste encore possible, il faut continuer à convaincre les indécis".
Et Nicolas Sarkozy, hier encore, a parlé d'un mouvement de fond : "Le changement c'est nous" , a-t-il dit. Il a même terminé son meeting dans le Gard en lançant à ses militants : "Vous êtes en train d'infliger un démenti extraordinaire à tous les pronostiqueurs, tous les sondeurs, et tous les médias qui disaient que cette élection était faite".
Une petite guerre psychologique pour faire douter le camp d'en face.
La stratégie des socialistes
Seul François Hollande a répondu à ces attaques hier dans les Landes. Il a ironisé sur le nouveau changement de Nicolas Sarkozy. "C'est l'ardoise magique : pendant 5 ans, il fait des gribouillis et hop, à chaque scrutin, il efface tout".
Pendant ce temps-là au PS, contre l'abstention et les hésitations, on mise sur le porte-à-porte pour convaincre. Ils visent grâce à une organisation, avec l'aide d'internet à la Obama, les cinq 5 millions de foyers visités d'ici le premier tour. Delphine Batho, l'une des porte-paroles de François Hollande : "Il y a beaucoup de porte-à-porte à l'heure actuelle pour convaincre les gens d'aller voter [...] pour le changement".
Et au Front de Gauche, on explique la montée de Jean-Luc Mélenchon par la mobilisation de ceux qui ne comptaient pas se rendre aux urnes. François Delapierre, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon : "Il y a des signes très contradictoires : il y a un très fort désintérêt pour la campagne telle qu'elle est menée par les candidats principaux et en même temps, on sent cette attention cette affluence dans les meetings"
Donc pour l'instant, rappelons-le : Entre 77 et 78% des français disent qu'ils iront voter le 22 avril prochain.
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