L'UMP n'appellera plus à manifester après le 26 mai, c'estune "fin de partie ", a déclaré Jean-François Copé, sur France Info mardi matin. Le président de l'UMPveut faire de cette dernière manifestation contre le mariage pour tous un rendez-vouscontre la politique du gouvernement, mais reconnaît qu'il ne peut pas fairegrand chose contre cette loi. Jean-François Copé envisage tout juste de laréécrire si la droite revient au pouvoir.La ligne de fractureC'est là que se dessine une ligne de fracture à l'UMP avecles ultras qui réclament l'abrogation pure et simple du texte. Ils sontquelques-uns à réclamer un référendum pour abroger la loi, certains mairesdisent même qu'ils refuseront de marier les couples homosexuels.Le député Daniel Fasquelle pense qu'il faut tout faire pourfédérer les anti-mariage gay : "J'invite Frigide Barjot et ceux quisont autour de ce mouvement à se mettre autour de nous et à venir travailleravec nous à une grande loi sur la famille que nous pourrons faire adopter dèsnotre retour au pouvoir en 2017. Il y a eu la période de contestation parrapport au projet de loi du gouvernement, on va rentrer maintenant dans unenouvelle période qui sera une période de construction d'un contre projet. "Manifestations : yaller ou pas, continuer ou pasDimanche, plusieurs ténors ont annoncé qu'ilsrépondraient à l'appel de JFC. Parmi eux Henri Guaino, Laurent Wauquiez,Xavier Bertrand.Mais d'autres poids lourds critiquent la démarche quiréduirait l'UMP à un "petit parti d'opposition ". Dans ce camp, il y a François Fillon, Alain Juppé, NKM ou encore Luc Chatel, pourtant prochede Jean-François Copé. Eux n'iront pas manifester, Bernard Debré non plus. Le député de Paris pense que c'est une erreur : "Moi j'ai toujours dit que j'étais contre le mariage pour tous, mais nousreprésentons la minorité. Donc nous avons été battus. Mais d'un autre côté jesuis un Républicain. Je n'irai pas manifester en tant que député et jedéconseille à tous les élus d'aller manifester avec une écharpe. "De faibles propositionsL'UMP essaye malgré tout récupérer le mouvement, Jean-FrançoisCopé ne s'en cache pas : "Je ne pouvais pas ne pas envoyer demessage à tous ceux qui manifestent ", mais maintenant on passe à autrechose. "Le prochain rendez-vous c'est dans les urnes ", voilà ce quele président de l'UMP martèle aujourd'hui, il appelle clairement les anti-mariage gay à voter UMP.Sauf qu'il n'a pas grand-chose à leur proposer. La porte-parole du gouvernement a vu la faiblesse, Najat Vallaud-Belkacem appuie là ouça fait mal : "C'est intéressant d'écouter les responsables de ladroite nous dire à la fois qu'ils iront manifester et en même temps quevraisemblablement ils ne retoucheront pas ce texte. Appeler à manifester, allermanifester, pour ne rien changer in fine j'appelle cela de la récupération politiciennepure et dure, et c'est dommage. Je crois que le pays pourrait se passer decela. "Des tentatives de récupérationFrigide Barjot essaye, elle aussi, de profiter de cemouvement. L'égérie des anti-mariage pour tous envisage de se présenter à Paris sur une liste indépendante. Ceux quimanifestent contre le mariage gay, viennent de la droite traditionnelle,catholique. Mais il y a aussi quelques mouvements d'extrême droite comme le GUD etle FN est en embuscade. Le parti de Marine Le Pen espère bien ramasser la miseaux prochaines municipales et surtout aux européennes de 2014. Le député GilbertCollard ne s'en cache pas : "On va finir par croire que tout nousporte bénéfice, mais ce n'est pas nous qui créons les évènements. Ils sont làet s'ils nous apportent un peu plus de crédit c'est parce que très souvent on aprévu ce qui allait se passer et que les gens se rendent compte que lesperspectives tristement annoncées se réalisent. De fait cela constitue un pluspour nous. "Les opposants au mariage pour tous qui seraient déçus parl'UMP et méfiants vis-à-vis du FN vont peut être aussi aller gonfler leschiffres de l'abstention. Au bout du compte, c'est la droite qui perdra despoints.