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Pourquoi les écolos continuent-ils d'avaler des couleuvres ?

En attendant le règlement de compte de l'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho ce jeudi après-midi dans une conférence de presse, élargissons un peu notre horizon et intéressons nous à cette majorité de plus en plus bancale.
Article rédigé par franceinfo
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C'est comme dans un dessin animé : quand il y a un gros
et un petit, le petit fait toujours beaucoup de bruit pour ne pas se faire
écraser. Là, c'est pareil, car à travers l'épisode de la ministre virée, c'est
la question de la solidité de cet attelage déséquilibré, entre socialistes et
écolos, qui est posée.

En effet, entre les deux c'est menace, chantage, et mépris. A
se demander parfois ce qu'ils font encore ensemble. Pourquoi les écolos
continuent-ils d'avaler des couleuvres ? Et pourquoi le PS s'encombre-t-il d'un
partenaire qui ne pèse pas très lourd dans les urnes ?

Personne, des deux côtés, ne veut prendre trop de risque et
jouer inutilement à se faire peur. Du côté des écolos, ils savent qu'ils ne pas
être toujours dans le discours et la posture ou dans l'opposition et que goûter
un peu au pouvoir peut éventuellement permettre de faire quelque chose.

Les traumatismes bien vivaces au PS

Notamment 2002, bien sûr, avec l'éclatement de la majorité
plurielle et une absence au second tour de la présidentielle. Plus récemment, l'élection
de Villeneuve-sur-Lot. C'est pour cela que le responsable des élections au PS, le
député Christophe Borgel, plaide encore et toujours pour le rassemblement.

"Je crois que l'on est plus fort avec le rassemblement
et quand on regarde les résultats électoraux récents, je crois que l'on a plutôt
intérêt au rassemblement qu'à constater les bras ballants la division. Il faut
que l'on soit capable de faire vivre ce dialogue sans hégémonie du côté du
Parti socialiste, mais sans tentation minoritaire du côté de nos partenaires.
Je crois qu'il y a un bon usage du rassemblement et ces derniers jours on a
plutôt montré que l'on pouvait faire un mauvais usage de la division.
"

Les Verts veulent rassembler

Chez les Verts aussi vous avez des écolos qui militent pour
le rassemblement, bien conscient que jouer les gros bras ou menacer de partir
tous les quatre matins n'est pas très réaliste. C'est le cas notamment du
député Europe Ecologie – Les Verts François de Rugy : "Une majorité
comme la nôtre on ne peut pas dire qu'elle soit trop large, donc évidemment qu'il
faut resserrer les liens plutôt que chercher à diviser. Chacun voit bien que la
situation actuelle est difficile économiquement, socialement, mais aussi
politiquement. Ce ne sont pas les écologistes qui sont à l'origine des ces
difficultés politiques.
"

Il y a ceux qui se tiennent bien et qui sont polis et ceux
qui sont beaucoup plus durs. Un député socialiste nous a confié hier que cette
vraie nouvelle crise révélait que les Verts n'apportaient rien. Les écolos sont
même devenus, pour cette langue de vipère, le PS en petit. Ils avaient pourtant
essayé de grandir en acceptant de participer au gouvernement  "mais
on revit un vieux film".

La même chose dit avec un peu plus d'humour par Jean-Marie
Le Guen : "C'est vrai qu'il y a un peu de gymnastique autour de
leurs prises de position qui n'est pas d'une élégance folle à tout moment, mais
c'est un commentaire esthétique. Politiquement, je regarde et je vois qu'ils
sont dans la majorité.
"

Des élections très attendues

Comme les écologistes sont toujours au gouvernement, c'est
sur les élections locales, les municipales l'année prochaine qu'ils pourraient
jouer les francs-tireurs. A Nantes, les militants ont décidés de partir en solo
et pourraient faire de même à Paris ou à Lyon.

Jean-Philippe Magnien, le porte-parole d'Europe écologie –
Les Verts, invite à s'affranchir un peu de ce partenariat trop pesant avec les
socialistes : "L'enjeu pour nous est de créer des listes écologistes
et citoyennes. D'ouvrir notre champ comme on l'a fait au moment des européennes
pour que des personnes de la société civile nous rejoignent et que l'on fasse
vraiment, un jour, autrement de la politique. Ce n'est pas un rapport bilatéral
avec le PS. Il faut que l'on arrête de jouer à ce rapport parent-enfant en
permanence et qui n'est pas tout le temps constructif.
"

Et pendant ce temps-là, la droite compte les points.

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