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Pierre Gattaz (Medef) défend l'instauration d'une TVA sociale en France

Pierre Gattaz, président du Medef, a plaidé mardi sur France Info pour la mise en place "d'un vrai programme économique en France". Il a appelé le gouvernement à utiliser "la loi El Khomri pour déverrouiller le marché du travail". Pierre Gattaz s'est aussi prononcé pour l'instauration d'une TVA sociale en France. Sans réformes, "on risque d’atteindre jusqu’à 13-14% de chômage", a-t-il prédit.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Pierre Gattaz, président du Medef, a dit ce mardi sur France Info voir dans la future loi El Khomri (du nom de la ministre du Travail) une "opportunité historique pour déverrouiller le marché de l'emploi en France ." Le texte sera présenté le 9 mars en Conseil des ministres. "Il est toujours possible de créer un million d'emploi : les Anglais ont créé 2,5 millions d'emplois en cinq ans, les Allemands en dix ans, les Espagnols viennent de créer 500.000 emplois, et nous, parce que nous n'avons toujours pas pris les mesures économiques qui vont bien, on ne crée pas d'emploi ", a regretté le patron des patrons. 

"On n'a jamais réussi à faire un vrai programme économique. Pour lutter contre le chômage il faut créer de l'emploi, pour créer de l'emploi, il faut que les entreprises soient compétitives, qu'elles soient agiles et souples dans un monde qui bouge, et qu'elles aient confiance dans leur environnement. Aujourd'hui ces trois facteurs n'existent pas en France. Le problème, c'est qu'il y a de très belles déclarations depuis six mois, un an, on attend toujours les mesures concrètes ". 

Pierre Gattaz demande "des mesures courageuses "

Revenant sur la position commune adoptée lundi autour du Compte personnel d'activité (CPA), Pierre Gattaz s'est montré prudent : "Ça ne me va pas complètement, Pour créer de l'emploi, il faut de la flexisécurité, le dispositif dont nous avons parlé hier soir, c'est de mettre en place un CPA qui permet de favoriser l'employabilité, la mobilité de nos employés, ça c'est la 'sécurité', nous attendons la partie flexibilité, c'est la loi El Khomri '. 

Pierre Gattaz a aussi demandé "des mesures courageuses, comme le plafonnement des prud'hommes, le CDI 'sécurisé' [qui prévient le recours des salariés aux prud'hommes en cas de licenciement-NDLR]. Il faut impérativement que les patrons, surtout les artisans et commerçants, puissent être agiles, on a toujours peur d'embaucher parce que c'est très compliqué et trop coûteux ."

Sans réformes, "on risque d’atteindre jusqu’à 13-14% de chômage"

Pierre Gattaz a aussi plaidé pour une réforme "rapide et courageuse " du marché du travail. Le président du Medef a dit "redouter " la chute des bourses mondiales : "Si la Chine et les Etats-Unis ralentissent sur les marchés, vous n’aurez plus que 1,5/2% de croissance dans le monde, contrairement aux 3% actuels ."

Pour anticiper cette éventualité, Pierre Gattaz demande au gouvernement de réformer avant que "la tempête n’arrive ". "Aujourd’hui, vous avez un euro faible, un pétrole faible et des taux d’intérêts faibles. Profitons-en pour faire des réformes ! Si on ne le fait pas, on risque d’atteindre jusqu’à 13-14 % de chômage dans quelques années ."

L'instauration d'une TVA sociale

Le président du Medef s'est aussi prononcé pour l'instauration d'une TVA sociale en France. Le dispositif permettrait d'affecter une partie de la TVA au financement de la protection sociale. Interrogé sur le coût du travail, le patron des patrons a précisé qu'il est "bien évidemment pour le pouvoir d'achat des salariés " mais a déploré les charges : "quand vous donnez 100 euros nets à quelqu'un, ça coûte 185 euros en coût chargé. Nous ne sommes pas contre revenir sur l'idée d'une TVA sociale. La TVA aujourd'hui est à 20%, pas mal de pays autour de nous ont utilisé l'augmentation de la TVA sociale pour baisser le coût du travail. Il baisse doucement grâce au CICE et au pacte de stabilité, mais si on veut un vrai électrochoc, je pense qu'il faut réutiliser 2-3 points de TVA sociale ."

Economie collaborative : taxer "un peu mais pas trop "

Réagissant au rapport Terrasse sur l'économie collaborative remis lundi, Pierre Gattaz, président du Medef, a estimé qu'"il faut un peu taxer l'économie collaborative, mais pas trop ". "Aujourd'hui, l'ensemble des entrepreneurs est trop taxé. Il faut faire prendre conscience à tous ceux qui nous gouvernement que la fiscalité est encore trop grosse. Il faut que les métiers anciens et les métiers nouveaux se retrouvent, en convergence ", a ajouté le patron des patrons. "On ne pourra pas éviter l'ubérisation de l'économie dans tous les secteurs, par contre, si on laisse la jungle se faire, vous aurez des problèmes de grève dans tous les sens, mais si vous laisser trop d'administration, ça ne pourra pas se faire non plus ." 

Le député socialiste de l'Ardèche Pascal Terrasse a remis lundi à Manuel Valls un rapport contenant dix-neuf propositions pour encadrer l'économie collaborative. Il propose, entre autres, d'instaurer un plafond au-delà duquel les activités seraient considérées comme "professionnelles" et taxées en conséquence.

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