Nuit debout : El Khomri juge "compliqué" pour elle de se rendre à République
Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, a jugé lundi sur France Info "compliqué " de se rendre place de la République, où se déroule le mouvement Nuit debout depuis 18 jours. "C'est bien évidement compliqué d'y aller pour moi actuellement. Je suis toujours ouverte au débat. Ma porte a toujours été ouverte pour recevoir tous ceux (qui le veulent), comme nous l'avons fait avec l'ensemble des organisations jeunesse. S'il y a des représentants de la Nuit debout qui souhaitent que nous les rencontrion, je suis tout à fait disponible", (…) ma porte est ouverte pour les rencontrer. Aller sur la place, c'est autre chose ", a-t-elle expliqué.
Myriam El Khomri a réagi à l'éviction musclée samedi soir du philosophe Alain Finkielkraut de la place de la République par des participants à la Nuit debout : "Ces faits sont particulièrement regrettables. Les personnes qui se mobilisent sur la place de la République souhaitent pouvoir développer un débat démocratique et donc je pense que tout le monde doit pouvoir participer à ce débat ", a-t-elle regretté. "Rejeter de cette manière Alain Finkielkraut peut poser une difficulté " a-t-elle ajouté.
Myriam El Khomri est revenue sur les incidents survenus sur la place de la République ces derniers jours : "La liberté de manifester, ce n'est pas la liberté de casser. Nous avons des forces de l'ordre qui sont aussi victimes d'agressions en fin de soirée. Il y a un appel à la responsabilité de l'ensemble des organisateurs. " Elle a dit entendre "les inquiétudes des riverains, des commerçants autour de la place de la République, les inquiétudes, aussi, exprimées par les élus parisiens. "
Macron, "un atout pour ce gouvernement"
Pour Myriam El Khomri, Emmanuel Macron est "un atout pour ce gouvernement." "J'espère, et je n'ai pas de doute de le penser, que ça sera un atout pour la prochaine échéance, pour le prochain débat démocratique que nous aurons ". Sur les ambitions politiques prêtées au ministre de l'Economie pour 2017, année de l'élection présidentielle: "Il a dit sa loyauté au président de la République, je n'ai aucune raison de le mettre en doute " a-t-elle estimé.
Myriam El Khomri s'est quand même démarquée d'Emmanuel Macron qui a lancé son mouvement baptisé En marche !, qu'il a décrit comme étant ni à droite, ni à gauche : "Moi, je ne crois pas qu'il y ait 'ni droite ni gauche' ", a-t-elle précisé.
Myriam El Khomri a précisé qu'elle souhaitait la candidature de François Hollande pour l'élection présidentielle de 2017 mais que "c'est à lui que revient bien évidemment cette décision ".
"Discriminer c'est illégal"
Alors que le gouvernement lance une campagne contre la discrimination à l'embauche, Myriam El Khomri a rappelé que "discriminer, c'est irrationnel. Cela a un coût très important. Des parents se sont saignés pour payer des études à leurs enfants. Ces enfants ont été combatifs, ont fait ces études et, quelque part, la promesse républicaine n'est pas là. C'est un sentiment d'exclusion qui mine notre modèle républicain." La ministre a demandé un rapport au commissariat général à la stratégie et à la prospective, France Stratégie, pour estimer le coût de la discrimination à l'embauche. Les conclusions devront être rendues en juin.
Myriam El Khomri a rappelé que "les principales discriminations à l'embauche sont liées à l'âge de la personne, au handicap, à l'apparence physique. Mais il y a aussi des discriminations très fortes liées aux origines, supposées ou réelles."
Le ministère du Travail a lancé un testing en envoyant des CV identiques en changeant les noms à plusieurs dizaines d'entreprises. Myriam El Khomri a précisé que "c'est la première fois que les pouvoirs publics le font directement ." Elle donne rendez-vous en septembre pour les premiers résultats.
Elle a annoncé qu'un testing a également été réalisé dans la fonction publique. Car "l'Etat doit être exemplaire " a expliqué la ministre. "Il n'y a pas que les entreprises qui sont concernées. Ce sont tous les recruteurs, de la fonction publique ou du privé ", a-t-elle ajouté.
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