Nicolas Sarkozy met l’Europe au centre de la campagne
Son désormais traditionnel
"aidez-moi " de fin de meeting appelait hier les militants à "tout
renverser " avec lui. Tout, même l’Europe. Après cinq ans à la tête de la France,
le président candidat a lancé une série de propositions de réformes européennes,
sous formes d’ultimatums.
D’abord en matière commerciale : il
réclame l'adoption d'un "Buy européan act", une loi achetez européen
pour les marchés publics, sur le modèle de ce qui existe aux Etats-Unis. Sinon,
dit-il, d'ici un an Paris appliquera cette règle de façon unilatérale.
- "Reconstruire les postes frontières
et repeindre les barrières qui se lèvent, évidemment ça n’existera pas" - François Bayrou
Même délai de 12 mois en matière
d'immigration. Il exige une révision de la Convention de Shengen sur la libre
circulation des personnes. Sinon, menace-t-il à nouveau, la France suspendra sa
participation à ce système. François Bayrou, candidat du Modem, candidat du
MoDem, invité hier de Radio France politique, ne croit pas une seconde à ce
scénario. "Réembaucher des douaniers, reconstruire les postes-frontières
et repeindre les barrières qui se lèvent en demandant Est-ce que vous avez
quelques chose à déclarer ? évidemment ça n’existera pas ".
Autre européen convaincu, François Hollande
accuse Nicolas Sarkozy de "traiter l'Europe comme un bouc émissaire ".
Le socialiste, qui souhaite renégocier le tout récent traité sur la stabilité
de l'euro, voit un paradoxe dans les propos du chef de l'Etat. "Comment pourrait-il
me le reprocher, alors que lui veut non seulement renégocier mais suspendre sa
participation à trois traités s’il n’obtenait pas satisfaction ".
Satisfecits et ironie
"Merci Nicolas Sarkozy d’avoir mis le sujet sur l’Europe,
maintenant on va en parler avec vous ". Ces remerciements viennent de Florian Philippot,
directeur de la campagne de Marine Le Pen. Il rappelle aussi que Nicolas
Sarkozy a présidé l’UE pendant un an lors de son mandat.
Satisfecit ironique également du côté de
Jean-Luc Mélenchon. Il se réjouit que le thème de la désobéissance européenne prônée
par le Front de Gauche devienne, dit-il, la position officielle possible de la
France.
Nicolas Sarkozy, qui sur la forme, tente donc d'adopter un discours
démondialisateur, reçoit de l'écho chez les partisans de Marine Le Pen mais
aussi de Jean-Luc Mélenchon ou d'Arnaud Montebourg. Dans cette veine anti-élite Guillaume Peltier, secrétaire
national UMP, voit une "fusion " entre le candidat et "le peuple français, ses aspirations profondes ".
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