Elles auront visé la droiteet au final plombé la gauche."Les affaires, même pasmal" , pourraient clamer en chœur tous ces maires sortants, mis en examen,ou simplement inquiétés par la justice, et qui ont facilement été réélus. Tout le monde a déjà oubliéque pendant trois semaines et jusqu'à l'avant veille du premier tour, lacampagne des municipales a été totalement occultée par un nuage de polémiques, lescomptes de l'UMP, le dictaphone de Patrick Buisson, ou de révélationsjudiciaires, les écoutes Sarkozy, les mystères de Mme Taubira.Et au sortir de cetteincroyable suite, l'abstention a essentiellement frappé... la gauche.Le gouvernement se retrouveaujourd'hui dans la tourmente : les rumeurs d'un vaste remaniementoccupent tous les esprits. François Hollande, dos au mur, cherche la réponse laplus appropriée, à la mesure de la curée qui se profile à l'horizon.Les chiffres du chômage, quelmauvais timing , sont venus plomberl'ambiance. Décidément, ça ne veut pas.Certains maires inquiétés par la justice ont étéreconduits.La liste estimpressionnante : Patrick Balkany, UMP, visé par deux informationsjudiciaires, réélu à 51,5% à Levallois. André Santini, UDI, qui a fait appel desa condamnation, réélu à 67% à Issy-les-Moulineaux. Eric Woerth, qui enduredepuis des années le feuilleton Bettencourt, réélu à plus de 74% à Chantilly. Lesite Slate.fr a dressé un étonnant cataloguede 26 maires en délicatesse avec la justice mais plébiscités dans leurs fiefs.Comment expliquer ce décalage ?Les électeurs apprécient d'abordleur gestion municipale. Il y a ensuite "des années lumières entrel'écume médiatique et les préoccupations des gens au quotidien ", affirmeIsabelle Balkany, épouse et première adjointe du maire de Levallois. Les problèmesd'emploi, de sécurité, de pouvoir d'achat, de fins de mois difficiles, passentavant le reste. Bien avant ces révélations en cascade auxquelles plus personnene comprend rien. Elles n'ont pas handicapé la droite, au final ?Ce n'est pas le moindre desparadoxes. Regardez Jean-François Copé, réélu triomphalement à Meaux, malgré laune du Point, non pas sur un dossierjudiciaire, mais sur les comptes de son parti : le patron de l'UMP est enpasse d'être l'un des grands vainqueurs de ces municipales.Un proche de Nicolas Sarkozyaffirme que l'opposition a été remobilisée par la tribune de l'ancien présidentpubliée dans Le Figaro à l'avant-veilledu premier tour.Le contexte national a pesésur le scrutin, mais à rebrousse-poil des affaires : la gauche a été sanctionnéeau premier tour parce que les promesses du "changement-dès-maintenant"ne sont pas au rendez-vous. La droite a repris ses parts de marché. Et le Front national a capté un vote sanction qui lui a permis de faire une entréefracassante dans ces municipales.François Hollande a comprisle message et prépare déjà la séquence d'après, pour tenter de sauver ce quipeut l'être.