Marine Le Pen et l'Europe des "patriotes"
"Prolétaires
de tous les pays, unissez-vous ! " Marine Le Pen revisite le slogan de Marx et Engels dans le Manifeste du parti communiste. Pour elle, c'est plutôt : "Patriotes
de tous les pays, unissez-vous ! ". Ceux qu'elle appelle les "patriotes", ce
sont tous les électeurs des partis anti-européens. Ils seront nombreux, le 25
mai.
Marine
Le Pen ne s'en cache pas. Elle a un but : constituer un groupe
au Parlement européen. Pour y arriver, elle doit réunir au moins vingt-cinq députés
venus de sept pays différents. Pour elle, cela aurait deux avantages. Le premier, c'est l'argent. Quand vous constituez un groupe au Parlement, vous touchez des
subventions beaucoup plus importantes.
Le second avantage,
c'est le poids politique. En étant nombreux, ces élus seront plus forts. Plusieurs
partis, dont le Front national, ont déjà commencé à travailler ensemble. Ils
ont constitué l'Alliance européenne pour la liberté.
Sur qui Marine Le Pen
peut-elle compter ?
Elle
a au moins deux grands alliés : un
parti autrichien, le FPÖ, qui a déjà exercé le pouvoir, en Autriche, avec les
conservateurs. Le FPÖ a le vent en poupe. Deuxième allié, un
parti néerlandais : le PVV, le Parti pour la liberté, qui pourrait
arriver en tête, le 25 mai, aux Pays-Bas. Mais récemment, son dirigeant, Geert
Wilders, a dit qu'il voulait "moins de Marocains" dans son pays. Il
a provoqué un tollé.
Marine
Le Pen a multiplié les contacts avec d'autres formations : la Ligue du
nord en Italie, Le Vlaams Belaang en Belgique... Elle devrait donc réussir à
former un groupe, au Parlement de Strasbourg. Mais
attention : si tous ces partis combattent l'Europe et l'immigration, ils
ont aussi des différences, leur alliance est fragile.
Et certaines alliances
sont carrément impossibles...
En Europe, il y a ceux dont Marine Le Pen ne veut pas. Depuis des années, en France, elle
essaie de donner une bonne image du Front national. Donc, pour elle, pas
question de s'allier avec des néo-nazis, comme le parti grec Aube dorée. De la
même façon, elle a demandé à son père, Jean-Marie Le Pen, et à Bruno Gollnisch,
de rompre avec leurs alliés du Jobbik, le parti d'extrême droite de Hongrie
Il ya aussi ceux qui, à l'inverse, ne veulent pas de Marine Le Pen. Ceux qui sont anti-européens,
mais pour qui le Front national continue à sentir le souffre. C'est le cas du
britannique Nigel Farage, le chef du UKIP, qui est populaire de l'autre côté de
la Manche. Il a décidé de s'allier avec Nicolas Dupont-Aignan plutôt qu'avec
Marine Le Pen. Nigel Farage se justifie en dénonçant l'antisémitisme qui serait
"dans l'ADN du Front national". Cette déclaration a ulcéré la
présidente du FN. Il ne suffit pas d'être anti-européen pour s'entendre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.