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Les surprises de François Hollande

Il a voulu donner un coup d'accélérateur à sa campagne. François Hollande a sonné la mobilisation générale, hier au Bourget, près de Paris. On s'attendait à ce qu'il conforte sa stature présidentielle, qu'il "fende l'armure" en parlant de lui. Sur ce point, le contrat est rempli. Avec en bonus une salve de propositions ancrées à gauche.
Article rédigé par franceinfo
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Sur le papier, tout était clair. Le discours de mobilisation et les confidences personnelles, la ferveur et la stature présidentielle, c'était pour hier. Les annonces programmatiques, les détails, les chiffres, c'était pour jeudi prochain. Surprise : François Hollande a finalement pris les devants, en multipliant les annonces, toutes allant dans le même sens : vers la gauche.

Cap à gauche, oui, mais en promettant de ne pas trop alourdir l'addition. Côté dépenses, François Hollande confirme les 60.000 embauches dans l'Education nationale, mais à nombre de fonctionnaires constants. Il précise la création de 150.000 emplois d'avenir, mais c'est moitié moins que prévu par le PS. Pour le reste, ses propositions ne coûtent rien, de l'annonce d'une réforme bancaire avant fin juin, à l'encadrement des loyers et des dépassements d'honoraires, en passant par le doublement du plafond du livret A pour favoriser la construction de logements sociaux.

Objectif : rassurer ses électeurs de gauche

Le candidat socialiste veut rassembler dès le premier tour, sans pour autant perdre ce sérieux budgétaire qui le rend compatible avec le centre. Résultat : la droite dénonce ce matin "un grand numéro de démagogie ", par la voix de Jean-François Copé, patron de l'UMP, dans le Figaro. Quant au sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi, il dénonce un discours "incohérent ".

"Encore des promesses ", enchaîne la numéro 2 du Modem, Marielle de Sarnez. Marine Le Pen ne s'embarrasse pas de précautions oratoires, elle aussi dans le registre des promesses intenables, et non tenues.

Les réactions sont donc nombreuses ce matin, et c'est déjà ça de pris pour François Hollande, dans ces jours cruciaux où il doit convaincre sur les deux tableaux, celui de la stature présidentielle et celui du programme, il a déjà marqué un point. Il est parvenu à créer le débat autour de ses propositions, à ramener à lui tous les commentaires, y compris ceux du maître en la matière, son principal adversaire, Nicolas Sarkozy.

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