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Les municipales se gagneront par Marseille

N'en déplaise aux Parisiens, ce sont les Marseillais qui détiennent clef du scrutin.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

 

La droite y croit encore, et
la gauche n'y croit plus : et pourtant, personne dans la cité phocéenne n'est
en mesure de dire quelle sera l'issue d'une bataille, dont les Marseillais
eux-mêmes semblent se désintéresser, comme dans tout le reste du pays.  

L'enjeu est simple pour
le Parti socialiste : une victoire à Marseille, tout en conservant Paris
et Lyon, et tout le reste sera effacé. Même si certains en haut lieu à gauche
redoutent une gamelle nationale.

C'est LA conquête dont
François Hollande a besoin pour dire qu'il y a encore des socialistes qui
gagnent. Malgré son impopularité record.

Le plus fou est que les sondages
donnent Jean-Claude Gaudin, le maire UMP sortant, en tête en nombre de voix,
mais battu en nombre de conseillers par Patrick Mennucci, le député socialiste, dans
cette élection, qui comme à Paris et Lyon, va se jouer secteur par secteur. Une
guerre de tranchées.

 

Et il y en a un vers lequel convergent tous les
regards.

 

Le 3ème, avec des
quartiers comme la Blancarde, les Cinq Avenues, le boulevard Baille ou encore
la Conception, qui peuvent faire basculer, ou non, l'issue du scrutin.

La symbolique y est forte,
puisque que c'est une ministre, Marie-Arlette Carlotti, en charge des
handicapés et de la lutte contre l'exclusion, qui peut offrir à Patrick Mennucci
la victoire finale, si elle bat le sénateur-maire UMP Bruno Gilles.

En cas de succès, celle qui a
perdu la primaire socialiste pourrait présider en 2016 la future grande
métropole marseillaise. Mais il y a d'abord de difficiles municipales à gagner
pour la gauche.

 

Avec un Front National en embuscade.

 

Stéphane Ravier qui se
présente dans le 7ème secteur acquis à la gauche ne peut jouer que les
trouble-fêtes. Le scrutin est défavorable au FN, qui ne dispose aujourd'hui que
d'un seul conseiller municipal sur les 101 que compte la ville : Bernard
Marandat, rendu célèbre par la présence sur sa liste de Charlotte Ode, sa
grand-mère, bientôt 103 ans, la doyenne en France des candidates aux
municipales, qui se lance " pour faire plaisir à son petit-fils ".
Stéphane Ravier, pourtant crédité de 20% des voix, ne peut espérer au plus que dix
conseillers. Ce serait suffisant pour imposer à Jean-Claude Gaudin ou Patrick
Mennucci une majorité relative au troisième tour. Le candidat socialiste a
annoncé qu'il se retirerait s'il arrivait deuxième. Jean-Claude Gaudin, lui,
n'a rien dit pour l'instant. Le suspense reste entier.

 

Marseille concentre tous les enjeux...

 

Le Front National s'y
implante peu à peu. " Et toi Marseille, assise aux portes de la France,
comme pour accueillir ses hôtes dans tes eaux ", écrivait Lamartine au 19ème
siècle. Rien n'a vraiment changé aujourd'hui dans cette cité d'immigration, de
fracture, mais aussi de contraste : c'est une ministre d'un gouvernement
pourtant décrié qui pourrait offrir à la gauche un succès inespéré.

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