Les députés UMP n’aiment vraiment pas la TVA
Au
final, aucun doute à avoir, la TVA sociale sera bien adoptée en séance plénière,
sauf que de l'aveu même d'un député UMP, "ça la fout mal". Les hommes
du Président "donnent l'impression de ne pas être mobilisés", et pour
cause, se gausse le député apparenté communiste Jean-Pierre Brard : "Les
députés UMP ont coté avec leurs pieds ; dans leur circonscription, ils sentent la protestation des électeurs et
ils ont peur du verdict du suffrage universel".
Des
députés de droite peu mobilisés, et des députés de gauche qui jouent les petits
malins. Vendredi dernier, une dizaine de socialistes, issus d'autres
commissions, se sont inscrits en commission des finances pour pouvoir être
majoritaires. Résultat : la droite les accuse de basses manœuvres et de coups
tordus. Une habitude du groupe PS, à entendre le député UMP du Loiret Olivier
Carré : "Il nous a habitué au cour de cette mandature à avoir fait
deux trois coups de cette façon ; C’est gênant pour l’affichage, mais ça
va être rattrapé dans la séance".
Des précédents
Le premier, c'était le 13 mai 2008. Le texte sur les OGM, défendu
par le gouvernement, est rejeté, à 136 voix contre 135, suite à l'adoption
surprise d'une motion de procédure communiste. Le tout sur fond de rivalité
entre les 2 ministres qui gèrent le dossier, Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet.
Autre pataquès, le 17 décembre 2008. Le travail le dimanche
créé une belle pagaille à l'Assemblée. Face à une gauche qui se débrouille pour
être majoritaire dans l'hémicycle, le groupe UMP est contraint de demander une
suspension de séance qui va durer jusqu'à l'année suivante. La trêve hivernale
permettra de calmer les esprits, échauffés à droite contre ce texte auquel
l'Elysée tient pourtant beaucoup.
Hadopi
Dernier camouflet en date
pour le gouvernement, le dossier Hadopi. C'était le 9 avril 2009, une dizaine de députés
socialistes se cachent derrière les rideaux rouges de l'hémicycles pour, au
dernier moment, prendre de cours les députés UMP, et se retrouver tout juste
majoritaires.
Sur la TVA, il y a problème
Premier
d'entre eux, le très turbulent député des Alpes Maritimes Lionel Luca : "Ça
sera difficile de leur faire accepter un texte dont l’objectif est plutôt à
terme d’aller se faire hara kiri au mois de juin prochain". Plus
surprenant, le président de la commission des finances du Sénat Jean Arthuis
n'est pas content lui non plus : "C’est inouï ; l’usage c’est qu’on
vote une loi de finance rectificative au lendemain de l’élection présidentielle
et non pas la veille".
La TVA sociale retoquée en
commission des finances de l'Assemblée, ou l'effet boomerang d'une décision
économique qui risque de plomber l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy.
Dommage. Le président-candidat venait juste de changer son fusil d'épaule,
abandonnant le terrain économique pour celui des "valeurs".
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