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Le remaniement? Dans un mois

C'est le feuilleton politique du moment : le remaniement se précise. Surtout la date.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Ce sera dans un mois. La
confidence émane d'un ministre membre du premier cercle du président, qui pèse
chacun de ses mots : "Il est raisonnable de dire que ce sera juste
après les municipales"
. François Hollande prendra, à ce moment,
l'initiative de restructurer le gouvernement pour la mise en œuvre du pacte de
responsabilité aux entreprises. "Tout doit être bouclé en avril ", conclut
ce proche soutien du président. Il faudra alors des ministres qui incarnent le
pacte, avant le vote de confiance au Parlement, l'équipe actuelle est à bout de
souffle. La date semble actée. Reste à savoir quelle sera la nature du
remaniement. C'est là que les choses se compliquent...

La question est : "Avec ou sans Jean-Marc
Ayrault
" ?

Le Premier ministre qui joue
sa survie face au bal des prétendants est repassé à l'offensive, en répondant dans
son interview au Parisien hier qu'il
n'était " ni usé, ni fatigué " - il ne manquait que le
"vieilli ", référence à la tirade fatale de Jospin sur Chirac.

Jean-Marc Ayrault, en
souhaitant un gouvernement resserré, a donc proposé au chef de l'Etat de
licencier la moitié des ministres. Un comble : ceux qui le respectent et le
soutiennent encore, pour la plupart, sont justement les ministres délégués.

Un haut responsable
socialiste qui a ses entrées au Château commente : "C'est terrible à
vivre pour Jean-Marc, qui supplie :* encore
une minute monsieur le bourreau. Les médias et l'opinion publique ont déjà fait
une croix sur lui
"* . Personne n'est
monté en défense pour dire : foutez-lui la paix, il doit rester à la
barre.

Quant à François Hollande, et
c'est finalement le seul élément tangible, il n'a pas vraiment envie
d'intervenir de manière appuyée sur le mode : le Premier ministre qui a
toute ma confiance restera en place, et si je remanie, ça se fera autour de
lui. Il ne l'a pas dit. Donc il peut le virer.

Les prétendants supposés s'expriment ?

Evidemment, non. Claude
Bartolone, régulièrement présenté comme un possible successeur, au même titre
que Laurent Fabius ou Manuel Valls, a fermé le ban hier : "Ça
devient ridicule : les uns et les autres en sont à interpréter des phrases
qui ne sont pas prononcées", se désole le président de l'Assemblée nationale en déplacement à la Réunion, surpris de voir politiques et
journalistes décortiquer les silences présidentiels. C'est un métier.

Le président va-t-il vraiment changer de Premier
ministre ?

Ce n'est pas dit. Un de ses
fidèles estime qu'il ne peut y avoir trois premiers ministres dans un
quinquennat. Jean-Marc Ayrault est là pour la mise en route du pacte. Cela peut
nous porter jusqu'à 2015. Un premier ministre de combat prendrait éventuellement
le relai l'an prochain, soit deux ans avant la présidentielle. Et encore.

Le remaniement qui se profile
dans un mois ne se limiterait donc qu'aux seuls ministres. Avec quelques
portefeuilles en moins, pour un terrifiant jeu de chaises musicales.

François Hollande y est
presque, mais il n'a toujours pas arrêté sa formule magique.

D'ici là, pour reprendre la
formule d'un soutien de Jean-Marc Ayrault : "Les mouvements autour du
totem vont se poursuivre pour récupérer son scalp ".

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