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La primaire du PS est "une petite opération politicienne qui vise à sauver le soldat Hollande" (P. Laurent, PCF)

Le conseil national du PS a décidé samedi d'organiser une primaire pour 2017. Le secrétaire national du PCF a estimé mardi sur France Info qu'"il ne s'agit pas d'une primaire, il s'agit d'un dispositif d'intronisation de François Hollande". "Cela paraît comme une petite opération politicienne qui vise en vérité à continuer désespérément à sauver le candidat Hollande", a ajouté Pierre Laurent.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
Franceinfo (Franceinfo)

La primaire initiée par le PS aura lieu en janvier 2017. Le PCF n'y participera pas. "Il ne s'agit pas d'une primaire, il s'agit d'un dispositif d'intronisation de François Hollande ", a déclaré mardi sur France Info, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF (Parti communiste français). "C'est un dispositif qui est réduit à ceux qui soutiennent la politique gouvernementale ."

"Pour le moment, cela paraît comme une petite opération politicienne qui vise en vérité à continuer désespérément à sauver le candidat Hollande. Hors tout le monde voit bien que la candidature de François Hollande est celle qui mène à coup sûr, la gauche au désastre en 2017 et à la victoire de la droite et de l'extrême droite ", a estimé Pierre Laurent, ajoutant qu"il "ne veut pas de ces gens-là au pouvoir demain pour faire pire encore que la loi Travail ".

"Je n'accepte pas ce scénario et je continue de plaider quelque chose qui devrait être le bon sens, que tous ceux qui sont à gauche, et qui ne veulent pas la candidature de François Hollande, mènent des discussions pour avoir une seule candidature ", a expliqué le sénateur communiste. Pour lui, il faudrait cet été "se mettre d'accord sur un pacte d'engagement commun. L'écrire ensemble et le soumettre à une votation citoyenne nationale en octobre ."

"Enfermer les gens dans une grande place parisienne ", "cela peut être encore plus dangereux pour les manifestant s"

La préfecture de police a demandé que la manifestation prévue ce jeudi contre la loi Travail soit un rassemblement statique. Pierre Laurent a émis mardi des doutes sur la sécurité d'un tel rassemblement. "On nous parle de sécurité et on nous propose d'enfermer les gens dans une grande place parisienne. En matière de sécurité, les organisateurs ont fait remarquer qu'on peut avoir les plus grands doutes sur le fait que cela permet de prévenir les incidents des casseurs en marge des manifestations. Au contraire, cela peut être encore plus dangereux pour les manifestants ", a estimé le sénateur.

Pierre Laurent a confirmé sa présence en cas de rassemblement : "S'il y a une manifestation j'y serai. Je suis de tous les rendez-vous depuis le début contre la loi Travail ." "Je répondrai à l'appel des sept organisation syndicales qui demandent de faire respecter un droit constitutionnel qui est la liberté de manifestation. Cette liberté doit se conduire dans la sécurité et les organisateurs font ce qu'il faut pour protéger les manifestants et la police doit, elle, assurer les abords de la manifestation ", a estimé Pierre Laurent. "Je condamne et j'ai toujours condamné les violences dans ces manifestations et les violences à l'égard des policiers ", a-t-il ajouté.

Loi Travail : "Le gouvernement s'obstine. C'est ça le problème "

Malgré les nombreuses protestations et manifestations contre la loi Travail, "le gouvernement s'obstine. C'est ça le problème ", a déploré Pierre Laurent. "Pourquoi est-ce que le gouvernement refuse d'engager la discussion sur le moindre des articles de ce projet ? ", a-t-il demandé.

Pour le sénateur, "s'il y a un mouvement d'une telle ampleur et pendant l'Euro, c'est parce que le gouvernement a décidé coûte que coûte, et c'est une forme de jusqu'auboutisme de sa part, de maintenir le débat et de le maintenir pendant l'Euro". Pierre Laurent a même avancé que "probablement, le gouvernement avait en tête qu'en l'organisant pendant l'Euro la mobilisation sociale s'arrêterait. Et bien pas du tout. "

Pour Pierre Laurent, il "suffit de suspendre le débat parlementaire, d'arrêter l'examen de ce projet de loi et de reprendre la discussion sur les articles qui posent problème ."

La loi Travail est actuellement en discussion au Sénat et Pierre Laurent s'est étonné du fait que là le débat n'a pas été interrompu. "Le gouvernement est très favorable à ce que le débat continue au Sénat où les débats sont en fait menés par la droite sénatoriale, qui est en train chaque jour d'aggraver le projet. Quand le débat va retourner à l'Assemblée nationale, il est très probable que le gouvernement déclenche une nouvelle fois, avant même la discussion du moindre article, le 49-3, tout simplement parce qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale pour faire adopter son texte ."

Référendum UE : "La sortie de la Grande-Bretagne serait une catastrophe "

Les Britanniques se prononcent, le 23 juin, sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Pierre Laurent a dit être opposé à une telle sortie car "ce serait une catastrophe ." "Je pense que des forces considérables poussent en ce moment à la dislocation de l'Union européenne. Il faut un nouvel espoir pour une Europe solidaire. Pas chacun ses choix, chez lui, et la guerre entre tous. Il faut une Europe de la solidarité. Il faut que les forces de gauche reprennent le dessus ", a estimé le sénateur communiste.

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