Tout estdit dans un tract format carte postale. On y voit en bandeau les yeux de François Hollande et juste en dessous, le visage d'un jeune syndicaliste,qui a unœil en moins. Il estcaché derrière un pansement. C'est un salarié d'ArcelorMittal qui a été blessépar les policiers au cours d'une manifestation, au début du mois à Strasbourg.**Ce tract réclame la loi d'amnistie et dénonce la répression du mouvement socialqui continue et qui s'amplifie... ** Le Front degauche fait monter la pression sur le gouvernement et sur le chef de l'Etat avant dedéposer son projet de loi pour l'amnistie sociale, mercredi. Ce lundi soir,ils organisent un meeting à Paris avec un syndicaliste condamné, et il y auraune manifestation devant le Sénat mercredi pendant l'examen du texte.Il fautdire que c'est un peu le combat de la dernière chance : le projet de loi a étérejeté une première fois ; le PS veut amender le texte pour supprimerl'amnistie dans certains cas notamment quand les services publics sont visés...C'est troprestrictif pour Jean Luc Mélenchon, le bouillonnant leader du parti de gaucheannonce la couleur : pas de pitié pour les socialistes qui ne voteront pasle texte :"On met en garde : ceux qui ne votent pas la loi d'amnistie, on les pourchassera jusque dans le dernier village de France."Le combat de Jean-Luc Mélenchon est opportuniste répond le sénateur socialiste Luc Carvounas, vice-président dugroupe au Sénat : "Personne n'est dupe".Jean LucMélenchon aurait des arrières pensées électoralistes...Mais lessyndicats ne sont pas dupes. L'ex leader de la FSU Gérard Aschieri est prochedu Front de gauche mais il fait bien le distinguo sur le rôle de chacun. Pas le mêmerôle mais souvent les mêmes intêrets en tout cas à gauche et particulièrementau FG qui a fait campagne en 2012 sur le thème de la lutte sociale et quicontinue aujourd'hui de flirter avec les syndicalistes car eux aussi ils sesont aperçus qu'ils avaient besoin des partis politiques. Jean-FrancoisAmadieu, professeur à la Sorbonne, spécialiste du travail : "Même avec la radicalisation qu'on observe, les mouvements sociaux sont moins efficaces. Par conséquent le débouché politique s'impose."Le Front degauche qui oscille entre solidarité et intérêt dans sa relation avec lessyndicats, avec Jean-Luc Mélenchon à la manœuvre pour faire passer sa loi d'amnistie sociale.