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La moralisation de la vie politique à grande vitesse

C'est LE sujet qui obsède François Hollande. Après l'affaire Cahuzac, le gouvernement prépare dans l'urgence un projet de loi. Demain, en Conseil des ministres Jean-Marc Ayrault va en présenter les grandes lignes. Le texte sera bouclé dans deux semaines.
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L'idée, c'est d'abord d'imposer la transparence. Les
ministres vont être obligés de publier leur patrimoine d'ici à lundi 15 mars.
Marie-Arlette Carlotti, Cécile Duflot, Pascal Canfin ont précédé l'appel du
Premier ministre.

Traquer les conflits d'intérêt

Jean-Marc Ayrault veut aussi traquer les conflits d'intérêt
et lutter contre la fraude fiscale. Mais pour faire passer son texte il va
devoir convaincre.

"Chacun au Parlement sera face à sa responsabilité
pour que les Français puissent se dire que les choses sont en train de changer.
Vous n'éviterez jamais les fautes individuelles, parfois même les fautes particulièrement
graves. Mais elles seront, et cela sera la projet de loi, sévèrement
sanctionnées,
" déclare Jean-Marc Ayrault.

Voilà le projet de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault.
Mais ils ne sont pas les seuls à avoir leur petite idée pour moraliser la vie
politique. Le concours Lépine des propositions est ouvert et certains veulent
une haute autorité pour contrôler les déclarations de patrimoine. D'autres
pensent que les anciens ministres doivent être soumis au délit de prise
illégale d'intérêt qui s'applique aux fonctionnaires, d'autre encore veulent
interdire aux parlementaire d'exercer un métier.

Le projet de loi des Verts

Les verts vont d'ailleurs déposer un projet de loi à
l'Assemblée sur la lutte contre les paradis fiscaux et la moralisation de la
vie politique. Mais la vice-présidente du groupe EELV se défend de faire de la
surenchère.

"Je m'inscris en faux sur l'expression de concours
Lépine parce que les propositions que l'ont fait se sont des propositions que l'on
avait déjà déposées en 2011, de la même manière sur les paradis fiscaux. Notre
candidate à la présidentielle en avait fait l'un de ses thèmes majeurs de
campagne donc ce ne sont pas de choses que l'on sort du chapeau
",
explique Barbara Pompili.

Elle propose de "mettre tout le monde autour de la
table
", notamment les partis qui ont appelé à voter François Hollande,
pour élaborer loi.

Le projet de loi de Jean-Marc Ayrault est loin d'être gagné

Après le calendrier annoncé par Matignon, le patron du PS
Harlem Désir a appelé "toutes les formations républicaines représentées au
Parlement
" à adopter le futur projet de loi du gouvernement. Mais ce n'est
pas gagné, à gauche, les partenaires du PC pointent le manque de moyens pour contrôler
les revenus des élus, le numéro un communiste Pierre Laurent : "S'il
y a des questions à se poser ce n'est pas sur le dispositif, c'est pourquoi ce
dispositif de contrôle n'a pas été efficient dans le cas de Jérôme Cahuzac. On
ne peut pas détruire tous les jours les emplois des contrôleurs fiscaux et
ensuite s'étonner qu'ils soient si peu efficaces.
"

Et la droite, freine des quatre fers, OK pour la
transparence, Wauquiez, Lemaire et Fillon ont ou vont publier leur patrimoine,
mais l'ancien Premier ministre n'est pas du tout favorable à une loi pour
moraliser la vie politique.

Pour son ancienne ministre, Valérie Pécresse ce n'est pas la
priorité. Elle estime que toute la lumière doit d'abord être faite sur
l'affaire Cahuzac. "Je dis attention parce qu'encore une fois on ne sait
pas encore toute la vérité sur l'affaire Cahuzac. S'il s'avère qu'un certain
nombre des fonds qui ont été cachés au fisc proviennent d'interventions des
laboratoires pharmaceutiques sur le processus d'autorisation des médicaments et
bien c'est là-dessus qu'il faudra travailler et pas seulement sur des
déclarations de patrimoine des élus. Il ne faut pas essayer de faire diversion par
rapport à la gravité de la situation.
"

Une mesure de diversion, c'est l'angle d'attaque à droite
pour minimiser l'impact positif que pourrait avoir cette loi de moralisation de
la vie politique or l'exécutif a besoin d'une large adhésion pour gommer
l'effet catastrophique qu'à eu cette affaire Cahuzac.

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