La campagne présidentielle vue d'ailleurs
La
campagne électorale française, en Une par exemple du journal britannique The Economist.
C'était il y a 10 jours. "La plus frivole des élections
occidentales ", titre l'hebdomadaire, qui détourne le fameux Déjeuner sur
l'herbe du peintre impressionniste Edouard Manet. Nicolas Sarkozy et François
Hollande se retrouvent dans la peau des deux personnages masculins du tableau,
devisant aimablement en compagnie galante et fort dénudée. "La France est
dans le déni ", dénonce le journal, "ses dirigeants politiques
ignorent les difficultés économiques du pays ". Un constat sévère que
d'aucuns jugeront infondé de ce côté de la Manche. Il révèle toutefois un
sentiment largement partagé : celui d'une campagne pas très intéressante finalement.
Une campagne que nos voisins, notamment européens, suivent d'un œil plus
distrait qu'à l'accoutumée. Nos voisins, préoccupés c'est vrai par leurs
propres problèmes, dans une Europe frappée par la crise et les plans de
rigueur.
Mais il est un pays où la
campagne française captive les lecteurs : l'Algérie. C'est en tout cas ce
qu'affirme Mahmoud Mamart, le rédacteur en chef du quotidien El Watan. Selon
lui, l'opinion algérienne a déjà fait son choix. "Mélenchon et Hollande
sont bien vus en Algérie. Les Algériens n’aiment pas l’extrême droite. Les candidats
de droite aussi, par rapport à la question de l’immigration, ne sont pas bien
vus ", explique-t-il. De l'autre côté de la Méditerranée, l’avantage irait
donc semble-t-il à la gauche.
Au Nord, en revanche, on
s'interroge sur l'inconnu François Hollande, comme par exemple aux Pays-Bas, pas
franchement emballés par le candidat français socialiste et très étonnés par la
candidature de Jean-Luc Mélenchon, trop à gauche pour connaître un équivalent
local. Le candidat Front de Gauche, que le quotidien britannique The Guardian
vient de qualifier de "poetry loving pitbull of anti-capitalism ". Traduction
: "Pitbull amoureux de la poésie et chantre de l'anti-capitalisme ". Rien
que ça.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.