La bataille des deux "Fronts"
Un électorat qui se détourne de la vie publique, qui ne croit plus aux promesses des uns et des autres sur l'air de "la gauche nous ment, Sarkozy aussi, alors on va essayer Le Pen".
Les élus et cadres des différents partis s'en aperçoivent à chaque fois qu'ils retournent dans leurs circonscriptions.
Jean-Luc Mélenchon, lui, bat la campagne sur un terrain que jadis le PS labourait mais qu'il a, en partie, déserté. Les industries, les quartiers. Rendre visible les invisibles, c'est son slogan.
Utilisé par Marine Le Pen qui fait un tabac auprès de cet électorat, ce qui lui permet d'ailleurs de rester à un niveau élevé dans les sondages. Les leçons politiques et de morale de Mélenchon, la présidente du FN s'en moque : "M. Mélenchon a été au Parti socialiste pendant 31 ans ; un parti socialiste qui a menti au ouvriers et aux classes populaires, qui a trahi les ouvriers et les classe populaires".
Marine Le Pen accusée d’être "pseudo sociale"
Marine Le Pen dénonce la cupidité des marchés, parle d'une révolution, d'une nouvelle nuit du 4 août au nom de la majorité silencieuse. Le 4 août 1789, la noblesse avait voté l'abolition de ses privilèges.
Le Front de Gauche, qui accuse un retard de près de 10% sur le FN dans les enquêtes d'opinion, estime que leur adversaire est une usurpatrice. La députée Martine Billard, conseillère politique de Jean-Luc Mélenchon : "Elle tient un pseudo discours social ; mais ce qui faut lui poser comme question, c’est : +Mme Le Pen, êtes vous pour l’augmentation des salaires, êtes vous pour la retraite à 60 ans, êtes vous pour faire payer ceux qui aujourd’hui se sont enrichis depuis 2002 ; et sur ces thématiques elle ne répond pas parce que d’abord elle fait partie de ceux qui gagnent beaucoup".
Un député UMP ose l'autocritique de son camp
Il s’agit d’un député de la Droite Populaire, un courant de pensée très influent dont les prises de position agacent au sein même de la majorité. Ici, Christian Vanneste. L'absence de réformes structurelles et l'enfoncement dans la crise poussent à voter extrême-droite ou gauche radicale explique-t-il remettant ainsi en cause la politique menée depuis 2007 : "tout ce ci est parfaitement logique, mais pas forcement à mettre au crédit du talent de M. Mélenchon et Mme Le Pen, mais simplement au débit du manque de courage des partis du centre et notamment de l’UMP qui n’a pas fait ce qu’elle aurait du faire pendant les cinq ans de mandat du président Sarkozy".
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