L'UMP divisée sur le mariage homosexuel
La référence à 1984 est dans toutes les têtes, avec les grandes manifestations pour la défense de l'école libre. C'est la dernière fois que la droite parlementaire a massivement appelé à la manifestation sur un sujet de société. Pour le président proclamé de l'UMP, Jean-François Copé, la question en vaut la peine car le gouvernement avance masqué sur ce sujet : "Ce qui est derrière c'est et l'adoption, et la PMA. Je constate qu'il n'y a aucun débat. C'est pourquoi j'appelle ceux qui sont inquiets à venir manifester le 13 janvier "
Et cette manifestation fera écho à celles du mois dernier. Elle fera aussi office de réponse à celle de dimanche, où Harlem Désir et l'état-major du PS figureront en tête de cortège.
Exloitation politique
Le camp qui aura le mieux mobilisé ne se privera sans doute pas d'exploiter son succès : occasion de refaire son unité pour l'UMP; occasion de redorer le blason d'un gouvernement malmené jusque dans sa propre majorité pour le PS. L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, ira manifester le 13 janvier. Pourtant, il regrette cette dimension politique : "Ca ne peut pas être une manifestation de l'UMP, ça ne peut pas être une manifestation partisane. C'est un problème de société, de civilisation. C'est un problème très profond qui, à mon sens ne peut pas être traité dans le seul cadre du Parlement, c'est au peuple de trancher cette question ".
Une position qui traverse la ligne de front copéiste-fillonistes à l'UMP, ou bien qui ouvre un deuxième front diront les pessimistes. En tout cas le député de Haute-Loire, Laurent Wauquiez, estime aussi que la politique doit se faire discrète sur le sujet mais lui n'ira pas manifester : "La place d'un élu, c'est pas dans une manifestation. Notre job c'est de nous battre dans l'hémicycle. La récupération politique de cette manifestation, ce n'est pas le meilleur service à lui rendre ".
Liberté de vote
Certains s'opposent à la position de fond de l'UMP sur le mariage pour tous. C'est le cas du député de Seine-et-Marne Franck Riester. Il a fait reculer Jean-François Copé sur un projet d'affiche qu'il jugeait offensant. Avec d'autres, il estime la position du parti caricaturale et demande un débat interne. Son collègue de la Drôme, Hervé Mariton, assure que toutes les positions seront respectées à l'UMP, au point d'accorder la liberté de vote aux députés et il espère faire des émules en face : "Le PS veut imposer une discipline de vote de fer. Et j'espère que quelques députés ayant un peu de liberté d'esprit auront le courage de voter contre le texte parce qu'ils sont contre. Jusqu'à présent, le gouvernement a refusé ça à sa majorité ".
Une telle démonstration de force contre le mariage gay tomberait à pic pour l'UMP qui - pour paraphraser le titre d'un célèbre journal satirique - peine toujours à régler le problème de ses deux papas.
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